« Avec notre solution et son IA, nous arrivons à diminuer le temps de passage aux urgences en traumato jusqu’à 30 % »

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Incepto, plateforme unique sur le marché propose aux médecins et aux hôpitaux l’accès à un bouquet d’applications basées sur l’intelligence artificielle. Pour soutenir sa croissance européenne, Incepto vient de lever 27 millions d’euros. Entretien avec un de des fondateurs Antoine Jomier.

« Avec notre solution et son IA, nous arrivons à diminuer le temps de passage aux urgences en traumato jusqu’à 30 % »

What’s up doc : Quel est le concept d’Incepto ?

Antoine Jomier : Incepto est une société qui a 4 ans, fondée en 2018 par un radiologue : Gaspard d’Assiginies. Nous avons la volonté d’accélérer l’accès aux solutions innovantes, d’en comprendre les enjeux et de faciliter leurs usages en France. Actuellement plus de 100 hôpitaux, cliniques et centres d’imageries ont accès à une dizaine d’applications qui changent la prise en charge dans les dépistages des cancers, maladies neurodégénératives, pathologies cardiovasculaires.

Que représente cette levée de fonds de 27 millions et quels projets comptez-vous concrétiser ?

A.J. : La dernière levée de fond était en 2019. Nous avions pour objectif de montrer que notre concept fonctionnait en France.

Au début nous n’avions pas de clients payants et maintenant nous avons 150 clients en France, un chiffre d’affaires récurrent avec une croissance significative.

Fort de ce succès en France, cette levée de fond va nous permettre de financer le développement à l’internationale de la plateforme et l’ouverture d’une entité légale en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Portugal avec ce qui fait l’ADN et le succès d’Incepto : des équipes locales très ancrées terrain, proches des hôpitaux et des cliniques, qui les accompagnent sur l’installation des applications, qui font de la prospection commerciale, l’installation et le déploiement dans les services hospitalier, l’accompagnement applicatif pour prendre toute la mesure et l’impact organisationnel de tous ces dispositifs.

Nous avons 100 000 patients en France par mois, nous aimerions arriver au niveau européen à un millions de patients européen par mois.

Quelle est la valeur ajoutée d’Incepto au quotidien pour un radiologue dans sa pratique ?

A J : Beaucoup de gens s’intéressent à l’IA en imagerie, il y a énormément d’équipes de recherches, de start-up. Mais sur les travaux menés, il n’y en a aucun qui ait été jusqu’au marquage réglementaire et qui ensuite ait diffusé dans tous les services en France. C’est là qu’intervient Incepto. Nous faisons toute une veille sur les sujets mûrs sur le plan clinique, les produits prêts, c’est-à-dire avec les performances cliniques et à un niveau où on peut les diffuser.

Nous évaluons la valeur apportée, les papiers cliniques qui le supportent, quand tous les indicateurs sont au vert nous pouvons l’intégrer dans notre plateforme. Par exemple dans le service des urgences, nous avons des startups comme Gleamer qui aide à la détection des fractures. Dans le domaine du cancer du sein on a une application de ScreenPoint avec un marquage réglementaire et un produit qui s’appelle Transpara. Nous l’avons diffusé dans une cinquantaine de centres d’imageries privée actifs dans le dépistage du cancer du sein en France. Nous nous occupons de l’usage au quotidien pour les cliniques, la valeur juridique et économique en termes d’abonnement qui fait qu’aujourd’hui tous les clients ont souscrit. Incepto a ce rôle translationnel de passer d’un monde très recherche, innovation produit, start-up à la diffusion, l’utilisation en routine. Il y a tout un travail d’installation, d’initiation et de création de confiance autour de ses nouveaux dispositifs et de leur impact organisationnel.  

Pour un abonnement, la plateforme et deux/trois applications, il faut compter entre 2 000 et 4 000 euros par mois.

Quel est votre rôle ?

Nous avons des clients des deux côtés, un client qui est l’hôpital et le service d’imagerie. Nous l’aidons dans ses besoins cliniques. Nos autres clients sont les start-up. Nous sommes une brique incontournable pour pouvoir faire démarrer les marchés.  Nous avons vraiment pris un temps d’avance en France. Il n’y a pas d’équivalent dans les autres pays. Nous sommes les pionniers. Seul 3-4 acteurs se positionnent sur ce marché dans le monde.

Ce sont les hôpitaux qui viennent vers vous ou c’est vous qui démarchez ?

A J : Les deux. Il y a un bouche-à-oreille, maintenant très fort. Par exemple, nous avons amélioré la lecture des fractures dans le service d’urgences du CHU de Rennes. Sur le parcours de prise en charge des patients sur la petite traumatologie et la traumatologie nous arrivons à diminuer le temps de passage aux urgences de 30 à 40 %. Tous les services d’urgences privés ou publics sont en train de s’équiper de cette solution.

Pour l’instant vous travaillez avec quels CHU ?

A J : Nous travaillons avec le CHU de Rennes, Poitiers, Montpellier, l’AP-HP, les grands groupes d’imageries privées, le Groupe 3R, France imagerie... Nous sommes vus comme un agrégateur pour aller sélectionner les bons cas d’usage. Nous accompagnons le déploiement, nous expliquons aux équipes médicales pourquoi cela a un sens, pourquoi cette solution, le bénéfice dans la prise en charge ou la coordination des soins.

Quel est le coût ?

A J : Il y a un abonnement à la plateforme qui gère toute l’intégration dans le réseau hospitalier et l’interopérabilité

pour toutes les applications. Nous avons quinze applications disponibles. En générale les hôpitaux et cliniques démarrent avec 2-3 applications. Pour un abonnement, la plateforme et deux/trois applications, il faut compter entre 2 000 et 4 000 euros par mois.

Ces derniers temps, il y a des problèmes de hacking des données médicales, votre système est protégé ?

A J : Tout le système travaille dans le Cloud donc il y a des enjeux très forts de cybersécurité. Dans notre offre de service, c’est un point unique, nous prenons cette responsabilité. C’est un des services que nous offrons. Cela a beaucoup d’impact dans les CHU. Il n’y a qu’un point de faiblesse, alors que s’ils contractaient avec toutes ces sociétés indépendamment cela ferait 10 connexions avec potentiellement dix points faibles.

 

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