Accès à l’IVG en ville : Bientôt rallongé à neuf semaines ?

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L’IVG médicamenteuse, bientôt accessible en ville pendant 9 semaines ? Ce 12 avril, la HAS a actualisé ses recommandations. Une prescription qui se base sur l’expérience acquise pendant la pandémie où ce droit a été acquis de manière temporaire.

Accès à l’IVG en ville : Bientôt rallongé à neuf semaines ?

Et si l’IVG médicamenteuse en ville était accessible aux femmes pendant neuf semaines ? C’est en tout cas ce que recommande la Haute Autorité de la Santé. Ce 12 avril, l’Institution a publié un communiqué au nom évocateur : « IVG médicamenteuse jusqu’à 9 semaines, pérenniser ce droit pour les femmes ».

En tout, trois quarts des IVG médicamenteuses sont réalisées dans les établissements de santé. « Où elles sont possibles jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée », rappelle la Haute Autorité de Santé. Un temps long qui ne se décline pas en ville où seulement un quart des IVG sont pratiquées. « Le droit commun ne prévoit leur autorisation que jusqu’à sept semaines d’aménorrhée », rappelle l’institution.

À l’heure de la pandémie pourtant, ces règles strictes ont dû apprendre la souplesse. « En avril 2020, pour limiter les conséquences des mesures sanitaires et plus particulièrement de la limitation stricte des déplacements induite par le confinement, le délai de recours à l’IVG médicamenteuse a été allongé à 9 semaines en ville de manière dérogatoire et transitoire », rappelle la HAS.

Forte de cette expérience, la Haute Autorité de Santé souhaite donc désormais « pérenniser ce droit pour les femmes ». Cela, afin de « réduire le délai d’accès à l’IVG médicamenteuse » et « élargir l’offre de soin qui doit être possible en ville comme à l’hôpital ». Sans oublier que cette nouvelle règle du jeu permettrait aux établissements de santé de se « concentrer sur les IVG chirurgicales ».

Un assouplissement qui doit pour autant s’accompagner de rigueur. « En dehors d’un établissement de santé, ces praticiens doivent justifier d’une expérience professionnelle adaptée et avoir passé une convention avec un établissement de santé autorisé », insiste la HAS.

Quel protocole médicamenteux sécurisé pour une IVG ?

Au travers de sa recommandation, la Haute Autorité de la Santé a souhaité rappeler le protocole médicamenteux d’une IVG pratiquée « en ville ou à domicile jusqu’à 9 semaines ». Au programme, donc ?

  • Jusqu’à 7 semaines : « Les séquences recommandées sont les suivantes : soit une prise de 600 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 h plus tard, de 400 µg de misoprostol par voie orale ; soit une prise de 200 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 h plus tard, de 400 µg de misoprostol par voie transmuqueuse orale ou sublinguale (hors AMM) », énumère la HAS.
  • Entre 7 semaines et 9 semaines : « Le protocole est le suivant :  une prise de 200 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 h plus tard, de 800 μg de misoprostol en une seule prise, par voie transmuqueuse orale ou sublinguale (hors AMM) », ajoute la HAS.

Une prescription qui doit s’accompagner « systématiquement » d’antalgiques. « De palier 1 (par exemple, ibuprofène à dose antalgique) et de palier 2 (par exemple, paracétamol associé à l'opium ou à la codéine) », précise la HAS.

 

Source:

HAS - IVG médicamenteuse jusqu’à 9 semaines : pérenniser ce droit pour les femmes

 

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