Accès direct au spécialiste : la pilule ne passe pas pour les syndicats qui appellent le gouvernement à faire machine arrière

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Alors que les annonces de Gabriel Attal ont conduit à la suspension des négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie et les médecins libéraux, plusieurs associations et syndicats ont réaffirmé leur mécontentement face aux mesures annoncées, notamment l'accès direct aux spécialistes, qu'ils estiment être un "déni" du rôle du médecin traitant. 

Accès direct au spécialiste : la pilule ne passe pas pour les syndicats qui appellent le gouvernement à faire machine arrière

© Midjourney x What's up Doc

"La CSMF en appelle au sens du dialogue et de la responsabilité du chef du Gouvernement pour rétablir la confiance indispensable à la reprise des négociations conventionnelles", a écrit son président Franck Devulder dans un communiqué paru aujourd'hui. 

Face à la crise des soins en ville, le gouvernement avait indiqué vouloir "expérimenter" dans 13 départements "l'accès direct" aux masseurs-kinésithérapeutes, prévu par la loi Rist, mais aussi l'accès direct à des médecins spécialistes, sans que le patient n'ait besoin de passer par un généraliste. 

Cette mesure a fait bondir les syndicats qui ont annoncé dans la foulée vouloir suspendre les négociations avec l'Assurance maladie, entamées depuis l'automne.

« Une fausse bonne idée » 

"C'est clairement une attaque contre notre rôle dans le système de soins, avec une dérégulation qui ne va profiter qu’aux gens riches, peu malades et qui connaissent le système", avait déploré lundi 8 avril dans le Parisien la présidente de MG France, Agnès Giannotti.

Dans un communiqué paru aujourd'hui, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a demandé au gouvernement de "clarifier sa position" sur ce point, considérant que "l’accès direct au spécialistes est une fausse bonne idée et conduira à aggraver l’accès au soins", sans donner plus de précisions. 

L’association Médecins pour demain a également fustigé cette mesure qui constitue selon elle "un déni du rôle du médecin traitant". Elle estime en effet qu’il sera impossible de "réguler" le flux de patients ainsi créé, qui ne fera qu’engorger les cabinets de spécialistes déjà débordés. 

Médecins pour demain redoute même de voir "disparaître" un jour le forfait médecin traitant. "Les revenus des médecins généralistes vont-ils diminuer ?", s'est ainsi inquiétée l'association, qui a indiqué réfléchir à "une action commune". 

La CSMF a ainsi appelé le gouvernement à rétablir la confiance, nécessaire pour reprendre les négociations conventionnelles en subitement suspendues. 

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Elle a ainsi énuméré une série de propositions supplémentaires "nécessaire à la poursuite des négociations". Parmi lesquelles : une consultation longue en médecine générale "adaptée à la situation clinique du patient", une revalorisation de la consultation chez le spécialiste, ainsi qu’une revalorisation des contrats OPTAM. 

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