76 % des PH pourraient quitter l’hôpital dans les 5 ans, car la permanence de soins est trop lourde

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L’union syndicale Action Praticien Hôpital (APH), rassemblant la Confédération des Praticiens et Hôpitaux (CPH) et Avenir Hospitalier (AH), publie des résultats alarmants sur l’avis des médecins hospitaliers, face à la permanence de soins.

76 % des PH pourraient quitter l’hôpital dans les 5 ans, car la permanence de soins est trop lourde

Ils sont très nombreux à avoir répondu à l’enquête, menée du 13 au 17 juin 2022, et déjà en ça c’est un succès ! Donc 7 500 praticiens hospitaliers, de tous les statuts et de toutes les spécialités ont donné leur avis.

Notons quand même une prédominance de 4 spécialités, qui représentent 60% des répondants : les urgentistes, les anesthésistes, les psychiatres et les pédiatres. Et tous des médecins très concernés par la permanence des soins.

Car parmi les répondants, 77% font des gardes régulières à l’hôpital (en médiane 4 par mois), 58% font des astreintes à domicile (médiane 4 par mois) et seulement 10% des médecins répondants prennent des gardes en dehors de leur établissement d’affectation, avec des modalités de rémunérations variables.

Et donc ce chiffre fatidique : 76% des médecins sont susceptibles de quitter l’hôpital public d’ici 5 ans à cause de la permanence de soin. Mal rémunérée, mal récupérée, en bref, mal vécue.

Ces médecins n’ont pas spécialement réfléchi à leur projet futur pourtant, ils n’ont pas spécialement prévu l’après, vu que seulement 27% d’entre pensent au libéral, quand 35% sont complétement indécis pour la suite. Et dans le cas de 14% d’entre, eux la médecine, c’est terminé, ils envisagent carrément un autre métier.

14% des médecins à l’hôpital envisagent d’arrêter la médecine pour un autre métier

Pourquoi les gardes sont si mal vécues, d’abord parce que le repos de sécurité n’est pas respecté le plus souvent, à 68% parce qu’incompatible avec l’organisation du service, et à 23% carrément par méconnaissance de la réglementation.

Résultat, 63% des médecins hospitaliers déclarent présenter des troubles du sommeil, et 14% prennent des psychotropes pour se réguler.

Clairement pour 40% des hospitaliers la garde est ressentie comme une corvée et bien sûr 88% jugent qu’elle est très mal payée.

Dernier commentaire dans le communiqué, des verbatims ont été rajoutés en fin de questionnaire pour dénoncer l’injustice du reclassement des PH non corrigé par le Ségur, qui défavorise nettement l’ensemble des PH nommées avant le 1er octobre 2020, pourtant investis depuis de nombreuses années dans le maintien du service public hospitalier.

La fuite n’est pas colmatée demain. Pauvre hôpital sans doc…

 

 

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