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Si pas de décret avant le 1er mai, les internes reprendront la grève contre la quatrième année d'internat, ont déclaré les syndicats Isni (internes), Isnar-IMG (internes de médecine générale) et Anemf (étudiants en médecine) dans un communiqué commun ce jeudi.
Les trois organisations, qui « salu(ent) » les engagement pris par le ministère suite au mouvement initié fin décembre 2024, attendent « toujours de pouvoir travailler concrètement sur les décrets d’application », ont-ils écrits.
Recrutement, accompagnement et dérogation
Ils avaient appelé fin décembre à une mobilisation nationale le 29 janvier, contre une réforme de la formation qu’ils jugent « précipitée » (dès novembre 2026) et aux contours trop « flous ».
Pour restaurer la confiance, Yannick Neuder s’était engagé à publier « au printemps » les textes réglementaires précisant les rémunérations, les terrains et stage et les mesures d’accompagnement des docteurs juniors en médecine générale.
Ceux-ci prévoient notamment un recrutement massif de maîtres de stage universitaire (MSU), une participation à la permanence des soins (PDSA) sur la base du volontariat, ainsi qu’une dérogation pour les soutenances de thèse des premières promotions concernées.
Car, sur ce dernier point, « il va y avoir un vrai embouteillage si tous les internes doivent passer la thèse avant d’être docteur junior », explique Killian L’helgouarc’h, président de l’Isni. « C’est une vraie inquiétude chez les étudiants », en raison du manque actuel d’encadrants et de professeurs de jury.
Le ministre de la Santé a d’ailleurs missionné Guillaume Bailly, l’ancien président de l’Isni, pour animer un « comité de suivi » de la mise en œuvre de la réforme.
Rémunération mixte jusqu’à 4500 €
Les décrets préciseront également la rémunération des docteurs juniors, qui doit comporter une part fixe et une part variable dépendante du le volume d’activité, pouvant atteindre jusqu’à 4 500€ bruts. « Il devrait aussi y avoir un bonus en cas d’exercice dans un territoire en difficulté », précise Killian L’helgouarc’h.
Suite à cette promesse, deux des syndicats à l’origine de la grève (Isni et Anemf) avaient retiré leur appel à la grève, quand l’Isnar-IMG l’avait maintenu, préférant « maintenir la pression ».
Mais aujourd’hui, les trois syndicats menacent de reprendre le mouvement de grève en cas de non-publication « rapide » des décrets annoncés, ou si les « promesses ne sont pas respectées ».
« Les assemblées générales de l’Isni et de l’Isnar-IMG ont fixé au 1er mai 2025 la date limite pour la publication des décrets », ont-ils détaillé. Au-delà de cette date, la grève reprendra. À suivre, donc.