À l’occasion de la triste commémoration des attentats du 13 novembre 2015, leBulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) vient de publier un numéro spécial sur cet événement : « Les attentats de 2015 en France : mesurer leur impact en santé publique pour mieux préparer la réponse ». Un article de cette édition est consacré uniquement à l’impact de cet attentat sur la santé des intervenants, en particulier les soignants et médecins.
L’enquête, menée entre juillet et novembre 2016, a permis de se faire une idée des troubles de stress post-traumatiques (TSPT) ressentis par ces soignants. Au total 698 personnes ont répondu au questionnaire, dont 34 % de professionnels de santé. Parmi ces professionnels de santé, relève le BEH, les profils étaient variés : personnels intra-hospitaliers, réservistes sanitaires de Santé publique France, psychiatres, psychologues, Samu.
4,5 de TSPT chez les personnels de santé
Les professionnels de santé sont avant tout intervenus sur les lieux sécurisés (63,6 %), et beaucoup moins sur les lieux non sécurisés (8 %), contrairement aux sapeurs-pompiers, qui sont intervenus à 74,8 % sur des lieux non sécurisés. 62 % de ces professionnels de santé avaient reçu une formation spécifique sur les risques psycho-sociaux, contre 78 % pour les volontaires associatifs. Les TSPT touchaient 4,5 % des professionnels de santé, 9,9 % des forces de police, 6,7 % des personnels des villes, et 3,5 % des sapeurs-pompiers.
En moyenne, 5 % des intervenants présentaient des TSPT. Ces scores sont inférieurs à ceux constatés parmi le personnel qui est intervenu le 11 septembre 2001. Dix sept ans auparavant, 14,1 % des services d’urgence médicale avaient été touchés par des TSPT. Par ailleurs, une étude sur l’impact psychologique à un mois sur le personnel soignant (hospitalier et associatif) met en évidence que les médecins et les infirmiers sont mieux protégés des risques d’apparition de symptômes TSPT par rapport à ceux qui ont bénéficié uniquement d’une formation aux premiers secours.