
Né dans une famille paysanne, son père a été soldat dans l’armée allemande durant la Première Guerre mondiale. Avant de devenir médecin humanitaire, il pense d'abord à être missionnaire.
Après des études au petit séminaire de Zillisheim, il part effectuer ses études de médecin à Strasbourg puis à Lille où il soutient sa thèse le 4 juin 1968.
Le Biafra, élément déclencheur de la création de Médecins sans frontières
À la fin de ses études, le Dr Louis Schittly part au Biafra. La guerre du Biafra est une guerre civile au Nigeria qui s'est déroulée du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970. Elle a été déclenchée par la sécession de la région orientale du Nigeria, qui s'autoproclame République du Biafra.
« Il y sera confronté aux horreurs de la guerre et au dénuement des populations civiles et notamment des enfants. Il envisagera d'ailleurs de se spécialiser en pédiatrie. », raconte France 3 Grand Est.
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À son retour en France, il participe à la création du GIMCU (Groupement d'intervention médico-chirurgicale d'urgence) qui deviendra par la suite Médecins sans frontières (MSF).
Par la suite, il se rendra de nouveau dans des zones sensibles : la Côte d’Ivoire, le Vietnam, l’Afghanistan, le Mali, la Serbie, ou encore le Soudan du Sud.
Un médecin aux mille vies
L'exercice de médecin humanitaire, déjà très prenant, ne suffit pas à ce soignant hyperactif. Il écrit quatre livres dont « L'homme qui voulait voir la guerre de près » qui raconte l’horreur de la guerre civile au Biafra.
En 1975, Louis Schittly se met au cinéma. Il réalise « La Marraine (D’Goda) », un documentaire en langue alsacienne qui montre un monde paysan comme lui l’a connu. La fiction est tournée principalement dans son village de Bernwiller (Haut-Rhin). En opposition totale avec une agriculture mondialisée, « D’Goda » est une ode au « retour à la terre » et à la « petite paysannerie ».
Toujours selon France 3, le cocréateur de MSF est « un homme engagé [et] enragé [qui] se définit d'ailleurs volontiers comme anarchiste. L'homme ne manque pas non plus de spiritualité ». En effet, il se convertit à l’orthodoxie en 1981 et prend le prénom de Grégoire. Son enterrement aura lieu samedi après-midi, dans son village natal de Bernwiller.