
Dr Caroline Cross.
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Médecin généraliste puis urgentiste, Caroline Cross incarne une trajectoire rare mêlant engagement médical, humanitaire et diplomatique. Son élection intervient dans un contexte où les crises sanitaires, sociales et géopolitiques s’entremêlent de plus en plus, et où les besoins de terrain explosent.
Depuis 1987, année où elle rejoint la Croix-Rouge comme secouriste à Annecy, Caroline Cross a franchi toutes les étapes au sein de l’organisation : médecin de terrain, référente régionale, puis présidente déléguée pour la région Auvergne-Rhône-Alpes pendant huit ans. Son enracinement local, conjugué à une solide expérience internationale, lui confère une double légitimité.
25 ans au sein de l'OMS
En 2000, elle intègre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), où elle travaillera pendant un quart de siècle. De 2013 à 2023, elle y dirige la santé et le bien-être du personnel, une mission au croisement de la médecine, de la gestion des risques et de la coordination institutionnelle. Cette expérience au sein de l’OMS marque profondément sa vision de la santé comme levier de stabilité dans un monde de plus en plus instable.
« Les crises sociales explosent, les demandes ne cessent d’augmenter avec la précarité, la crise alimentaire, la situation des migrants », alerte-t-elle. Pour y répondre, elle entend renforcer la capacité d’action de la Croix-Rouge française au plus près du terrain, avec une attention particulière portée aux territoires ultramarins. « Les ultra-marins sont en première ligne des crises que nous vivons et font face à de tels défis que nous nous devons de les soutenir », insiste-t-elle.
Caroline Cross fait du droit international humanitaire une priorité
Caroline Cross fait également du droit international humanitaire une priorité, à l’heure où les conflits aux portes de l’Europe rendent plus que jamais nécessaire la sensibilisation aux principes fondamentaux de neutralité, d’impartialité et de protection des civils.
Elle prend la tête d’une structure forte de 79 000 bénévoles et 17 200 salariés, avec l’objectif d’inscrire la réponse humanitaire dans la réalité sociale du moment. Elle s’engage à poursuivre les orientations de la stratégie « Résilience 2030 » initiée par son prédécesseur, en y injectant sa propre boussole : celle d’une médecine profondément humaniste, attentive aux vulnérabilités, ancrée dans le réel.
Avec AFP