L’ex-patron de la Croix-Rouge, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, une surprise

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Le patron exécutif de la Croix-Rouge Jean-Christophe Combe remplace lundi Damien Abad au ministère des Solidarités, une nomination surprise, mais ce nouveau visage issu de la société civile n'est pas un inconnu du monde politique.

L’ex-patron de la Croix-Rouge, Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, une surprise

Avec l'universitaire Pap Ndiaye à l'Education nationale et l'urgentiste François Braun à la Santé, Jean-Christophe Combe est la troisième grande figure de la société civile au sein du gouvernement Borne II. Il a toutefois côtoyé de près plusieurs élus estampillés au centre et à droite, tout au long de son parcours professionnel.

"Je mesure d'ampleur de la tâche", a-t-il glissé hier lors de la passation de pouvoirs. "On est ici au ministère des vulnérabilités, je crois pour ma part que ces vulnérabilités sont une chance pour notre société".

"Rien ne pourra se faire sans s'appuyer sur les personnes concernées", a-t-il affirmé comme une promesse d'écoute et de dialogue avec tous les acteurs du secteur, après avoir listé les "défis à relever". "Mieux concilier vie familiale et professionnelle, soutenir parents isolés, lutter contre la pauvreté des enfants, permettre aux personnes âgées de mieux vieillir et de rester le plus longtemps possible chez elles", a déclaré le nouveau ministre.

Âgé de 41 ans, Jean-Christophe Combe était directeur général de la Croix-Rouge française depuis 2016 après avoir occupé plusieurs postes stratégiques au sein de la grande association, mastodonte de l'humanitaire qui compte plus de 62 000 bénévoles et 17 000 salariés.

Il y était entré en 2011 comme directeur de cabinet de son président Jean-François Mattei, ex-ministre de la Santé sous Jacques Chirac, après un parcours de collaborateur politique.

Jean-Christophe Combe plaide pour une société du soin

Titulaire d'une licence d'Histoire à Paris-IV-Sorbonne, ce natif de Sainte-Ménehould (Marne) a débuté sa carrière professionnelle en 2003 comme conseiller technique au nouveau groupe Union centriste (UC) au Sénat, un travail qu'il mène en parallèle avec des études à Sciences-Po Paris.

A l'Assemblée nationale, il s'occupe des questions de finances, d'affaires étrangères, de défense et d'Union européenne.

Diplôme de la rue Saint-Guillaume en poche, il part travailler pendant un an en 2006 au cabinet d'audit et de conseil Deloitte avant de revenir vers la politique, d'abord comme directeur du cabinet de Bruno Bourg-Broc, maire UMP de Châlons-en-Champagne de 2007 à 2009, puis du cabinet d'Emmanuel Lamy, maire UMP de Saint-Germain-en-Laye de 2009 à 2011.

Le quadragénaire se dit intéressé par l'Histoire, la politique et l'équitation. Il a publié en 2021, un essai L'humanité ne se négocie pas préfacé par le prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus.

Ecrit à l'aune de son expérience de la gestion de la crise du Covid, Jean-Christophe Combe plaide pour "une société du lien social", "une société de proximité", "une société du soin", "une société préparée", "une société de l’humain".

Le nouveau ministre prend la succession d'un pur homme politique, Damien Abad sorti du gouvernement après avoir été accusé de viol. Il entre dans l'équipe d'Elisabeth Borne à la 15e place de l'ordre protocolaire, quatre rangs de moins que son prédécesseur.

Après un mois où l'actualité médiatique et judiciaire s'est invitée dans le quotidien du ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, les acteurs qui composent le périmètre de ce vaste portefeuille piaffent d'impatience.

Avec AFP

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