Braun très lucide dans son premier discours de ministre : «Tout notre système de santé est à bout de souffle»

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Le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a jugé aujourd’hui que "tout notre système de santé est à bout de souffle" et promis de s'atteler "en urgentiste" aux dossiers qui l'attendent, dont la crise de l'hôpital.

Braun très lucide dans son premier discours de ministre : «Tout notre système de santé est à bout de souffle»

Après avoir salué Brigitte Bourguignon pour son "écoute bienveillante" et sa "volonté de prendre les problèmes à bras le corps", l'ex-chef des urgences de Metz a évoqué, lors de la passation de pouvoir au ministère, un "système de santé (...) capable de faire des choses extraordinaires, comme pendant la pandémie, mais (qui) manque de souplesse, de visibilité, n'est plus compris par nos concitoyens ni par nos soignants".

"Les urgences (...) sont malades, l'hôpital public n'est pas bien, et tout notre système de santé est à bout de souffle", a ajouté celui qui vient de remettre 41 propositions au gouvernement, dans le cadre d'une mission flash sur les "soins non programmés".

Et de marteler qu'"il y a urgence pour lutter contre les inégalités d'accès à la santé, dont les déserts médicaux sont l'emblème le plus terrible", mais aussi "pour l'hôpital et pour les soignants, terrassés par la crise Covid dont nous n'avions pu anticiper toutes les conséquences".

Se posant "loin des incantations, des y'a qu'à, faut qu'on", cet ancien référent santé de la campagne d'Emmanuel Macron "compte conduire une rénovation de notre système de santé centré sur les besoins de santé des Français, au plus près des différents territoires de la République", convaincu que "les besoins de santé ne sont pas les mêmes en Moselle-est ou dans le Pays basque".

François Braun, le ministre de la Santé a annoncé qu’il démarrait la grande concertation voulue par Emmanuel Macron

Le nouveau ministre a annoncé qu'il recevrait, "dès les prochains jours", avec sa ministre déléguée Agnès Firmin-Le Bodo, "les corps intermédiaires de santé pour démarrer la grande concertation des parties prenantes voulue par le président de la République".

"Et nous nous déplacerons sur le terrain" pour "garder le lien avec ceux qui sont auprès des malades", a poursuivi François Braun, assurant qu'il "reste urgentiste, avec dans (son) ADN la volonté de qualifier les problèmes et d'agir rapidement pour les résoudre".

Sa ministre déléguée à l'Organisation territoriale et aux professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo, a évoqué, peu avant, l'accès aux soins et la lutte contre les déserts médicaux.

"Ce matin à 8h30, je testais et je vaccinais encore", a aussi glissé cette pharmacienne de profession, députée de Seine-Maritime (Horizons) et proche de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Brigitte Bourguignon a souhaité à ses successeurs du "courage" et d'"être bien ici" dans ce ministère de la Santé qu'elle quitte après sa défaite électorale aux législatives face au RN --"c'est ma première, elle est rude"--, les larmes aux yeux après son discours.

Cette "femme du Pas-de-Calais" a insisté, entre autres, sur "le respect de l'accès aux soins pour chaque citoyen, droit qu'il conviendra d'avoir toujours à l'esprit dans les concertations".

Avec AFP

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