X fragile

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Ciné week-end: Je vous souhaite d'être follement aimée, de O. Lecomte (sortie le 6 janvier 2016)

X fragile

Enfiévré comme son titre, ce premier film de l'année est de ceux dont la narration, à la fois limpide et tortueuse, ne nous lâche pas.
D'autres oxymores ne suffiraient à traduire l'insondable paradoxe des sentiments pouvant gouverner une relation aussi complexe que celle décrite dans ce film. A l'image de ce petit enfant maghrébin issu d'un couple d'occidentaux qui à lui seul condense la beauté et le mystère des origines, la force inexorable d'un refoulé qui ressurgit pour tout emporter sur son passage et enfin laisser place à l'apaisement.

Duo de femmes, ballet dans lequel le temps et les corps adoptent un rythme alternant entre les heurts et le relâchement, l'étirement, parfois jusqu'au point de rupture, le film montre également la valeur d'un travail sur le corps, la manière dont le toucher, geste fondamental de la kinésithérapie, permet d' "accoucher" et d'apaiser les douleurs et les souvenirs les plus archaïques. Quelle autre rencontre que cette découverte du corps de sa mère aurait pu faire naître en cette dernière l'envie d'affirmer sa maternité, par delà son identité?

On reste fascinés par l'énergie animale de Céline Sallette - indubitablement la meilleure actrice d'une période que l'on espère longue -, son obstination, ses coups de corne d'animal blessé, ses élans de douceur. Et bouleversés par la sobriété et le courage, expriméjusque dans le corps, d'une actrice rare, Anne Benoît. On aimerait aussi parler de la trop rare Catherine Mouchet, dont chaque apparition est nimbée de grâce.

Un film à découvrir... 

Source:

Guillaume de la Chapelle

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