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La Chine en savait plus qu’elle n’a bien voulu le dire. C’est ce qui ressort des documents officiels transmis par un lanceur d’alerte à CNN, le 2 décembre dernier. Un dossier long de 117 pages, rédigé par le Centre provincial de contrôle et de prévention des maladies du Hubei, qui dévoile la manière dont la Chine a géré l’apparition des premiers cas de Coronavirus sur son territoire.
À commencer par une sous-évaluation désormais manifeste du nombre de cas de Coronavirus. Dans les rapports désormais révélés au grand jour, les autorités de la province de Hubei – où se situe Wuhan, considéré comme l’épicentre de l’épidémie – comptabilisait 5 918 nouveaux cas de Coronavirus au 10 février – soit deux fois plus que le chiffre officiellement annoncé qui culminait à 2 478. Même topo au 7 mars, où seulement trois quarts des cas avaient été publiés. Ces révélations laissent entendre que, du début de la crise sanitaire jusqu’au 7 mars, seulement 86 % des cas avaient ainsi été officiellement révélés au grand jour. Une donne qui confirme les doutes émis par de nombreux experts depuis de long mois, soulignant notamment la curieuse longueur des files d’attente devant les crématoriums de la ville de Wuhan au sortir du confinement.
Autre point qui crispe : le nombre de cas croissant de grippe sur le territoire de la Province de Hubei. Dès le 2 décembre 2019 - il y presque un an jour pour jour, le nombre de cas de grippe semblait croître de manière vertigineuse. 20 fois plus de cas auraient ainsi été diagnostiqués par rapport à l’année précédente. Si cette information ne permet pas d’assurer avec certitude qu’il s’agissait-là de cas de Covid-19 dissimulés selon CNN, Yanzhong Huang, un spécialiste sanitaire chinois, a estimé que cela avait certainement eu un impact sur la courbe épidémique. « Les gens se rendaient dans les hôpitaux pour se faire soigner, augmentant les risques d'infection au Covid-19 », a-t-il indiqué. Et curieusement, la ville Wuhan semble avoir été relativement épargnée par ce pic grippal avec seulement 2 032 cas identifiés. La ville voisine de Yichang, elle, en recensait 6 135.
Aujourd’hui, les experts s’accordent à dire que le marché de Wuhan n’aurait pas été le berceau pandémique, mais bien un « superpropagateur » de l’épidémie. Il n’y a pourtant eu aucune confirmation officielle de la part des autorités chinoises. À la lumière de ces nouvelles informations, c’est d’ailleurs encore le silence que la Chine a choisi pour unique commentaire. Quant à savoir si, sans cela, l'expansion de la pandémie aurait été différente...