Pourquoi choisit-on la médecine ? Qu’est-ce qui pousse à s’engager dans de longues études, à enchaîner les stages et à pénétrer le monde fantasmé et effrayant de l’hôpital ? Dans cet épisode best-of de Voix de Médecin, plusieurs praticiens racontent ce moment où l’envie de soigner est née.
Pour certains, la médecine s’impose comme une évidence très tôt. « À 6 ans, j’opérais mes peluches, très sérieusement », se souvient Dr Marie Gilbert, infectiologue à Paris. Au même âge, Dre Elsa Mhanna, neurologue à Paris, est déjà certaine de vouloir devenir médecin, fascinée par le cerveau. « Je me demandais comment on arrivait à avoir des souvenirs. Pourquoi un parfum me donnait du plaisir, ou l’inverse », se souvient-elle. « J’ai toujours su que je voulais devenir chirurgien », affirme, quant à elle, Dr Marie Selvy, chirurgienne viscérale à Béziers, passionnée par les « livres sur la chirurgie de guerre du XIXᵉ siècle » à l’adolescence.
Rencontres et petits détails
La vocation de médecin naît souvent de rencontres. Dr Sébastien El Saïr, chirurgien orthopédique à Lyon, est un « élève pas du tout brillant » lorsqu’un ami de sa mère lui fait découvrir la clinique quelques jours au lycée. « Tout le monde avait l’impression d’être là pour quelque chose et de marcher dans une direction. J’avais trouvé ça très envoûtant », se souvient-il. Dr Romain Jaillant, aujourd’hui ophtalmologiste à Paris, décide de s’engager dans des études de médecine, séduit par l’air « épanoui » et « détendu vis-à-vis de la vie » des parents d’un ami avec qui il fera toutes ses études.
Dans de nombreux cas, l’envie de devenir médecin tient à un petit détail. La série Urgences donne à Dr Yaël Levy-Zauberman, alors adolescente, « la perspective d’une vie excitante et pleine d’action ». « Ça a été une révélation incroyable », explique la chirurgienne gynécologique. C’est après un stage de secourisme chez les scouts, Dr Marguerite d’Ussel comprend qu’elle se destine à « sauver les gens », même si sa « vocation aujourd’hui est plutôt de soigner et d’accompagner mes patients », affirme la médecin de la douleur.
Passionnés de médecine.... mais pas que
Pour d’autres médecins, choisir cette profession n’a rien de l’évidence. Ils ont parfois hésité à emprunter une autre voie. Leur passion d’enfance qui ne les quitte jamais vraiment et les guide dans leur choix de spécialité. « J’ai beaucoup hésité à faire une école d’art. Je vois des liens entre ma spécialité et l’art, notamment en chirurgie reconstructrice de la face, où il y a une vraie dimension esthétique », affirme Dr Lara Nokovitch, chirurgienne maxillo-faciale à Paris.
Dr Yassine Benarbia, lui, se destinait à des études d’ingénieur, mais sa fascination pour l’anatomie le pousse à « faire médecine ». Il s’est aujourd’hui spécialisé dans l’échographie. « Je me doutais que je me tournerais vers les métiers du soin à la personne, alors j’ai choisi une faculté de médecine où les sciences humaines avaient un coefficient important », explique, quant à elle, le Dr Odile Amiot, devenue psychiatre.
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