Un médecin au tribunal, il aurait laissé une dame de 86 ans, sans soin, jusqu’à la mort, sur son lit d’immondices

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Une octagénaire est décédée, en mai 2017, à Mulhouse dans le Haut-Rhin. Ses enfants âgés de 60 et 56 ans ne s’occupaient plus d’elle. Ils sont tous les deux ainsi que le médecin devant les tribunaux pour non-assistance à personne en danger délaissement et non-dénonciation de mauvais traitements. Le procès programmé du 15 au 18 mars à la cour d’assises du Haut-Rhin à Colmar a été reporté, en raison d'un problème de disponibilité du ministère public.

 

Un médecin au tribunal, il aurait laissé une dame de 86 ans, sans soin, jusqu’à la mort, sur son lit d’immondices

Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, l'octogénaire vivait avec son fils. Ce dernier est poursuivi pour délaissement de personne hors d'état de se protéger ayant entraîné la mort et a été placé en détention provisoire. Sa fille est poursuivie pour non-assistance à personne en danger.

Le jour du déménagement son fils n’arrivait pas à déplacer sa mère, il fait appel à une société privée d'ambulanciers. C’est alors que l’horreur de la situation apparaît au grand jour. Âgée de 86 ans, la femme est dans un état déplorable. Elle ne pèse que quarante kilos. Elle est visiblement dénutri et déshydratée, sans parler des escarres, des croûtes et des plaies suintantes. L’un des ambulanciers relate au quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace « Les draps n'étaient plus changés depuis des mois et l'état de crasse indescriptible »

Elle est transportée immédiatement à l’hôpital. Son décès surviendra quelques heures plus tard. Les analyses médicales ont écarté la mort naturelle. Elle est bien décédée des suites d’un manque d’alimentation et de soins.

Quant au médecin de famille, il est mis en examen pour ne pas avoir informé l'autorité judiciaire des privations et pour non-assistance à personne en danger. Il avait été en contact plus ou moins régulièrement avec la défunte. Et aurait vu sa patiente deux jours à peine avant son décès. Cette dernière affichait plus de 100 kilos il y a encore un an. Curieux qu’il n’ait pas pris de disposition face à cette perte de poids.

L’avocat du médecin, Mr Thierry Moser, tient à souligner auprès de l’Alsace que « le médecin, mis en cause, conteste le bien-fondé des poursuites pénales tout en indiquant clairement qu’au plan civil, la responsabilité est admise. En raison de différents éléments factuels, la vigilance professionnelle de ce dernier a, malheureusement, été prise en défaut, ce qui implique l’engagement de la responsabilité civile et professionnelle, mais non pas nécessairement de la responsabilité pénale, ce qui est tout différent. La juridiction compétente sera amenée à apprécier les arguments présentés par la défense, arguments qui visent à contester comme déjà dit, la responsabilité pénale. »

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