L’affaire n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années les experts et spécialistes se déchirent sur le sujet. Mais l’ancien chirurgien de l’hôpital de Gap, membre du service d’orthopédie et de traumatologie sera jugé en mars par le tribunal correctionnel de Gap a appris l’AFP, auprès du parquet mardi 4 janvier.Une enquête préliminaire visant ce médecin avait été ouverte fin 2018 par le parquet et confiée à l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP).Le procès aura lieu du 23 au 25 mars, indique le parquet dans un communiqué, et comme nous ne sommes pas aux USA, le chirurgien ne témoignera pas sur Zoom en direct du bloc. Le praticien est accusé d'avoir procédé à des "recherches biomédicales sans autorisation et sans consentement, commises sur la période de courant janvier 2015 à courant décembre 2017".
Le chirugien encourt jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000€ d’amende
Suspendu depuis février 2021, puis muté d’office cinq mois plus tard après une procédure disciplinaire, il encourt jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.Spécialisé dans la chirurgie du rachis, il aurait opéré à l’hôpital de Gap près de 120 patients en pratiquant une cimentoplastie discale percutanée, une technique pratiquée à l’étranger mais considérée comme "non validée" en France par la Société française de chirurgie rachidienne (SFCR) et qui consiste à injecter du ciment dans les disques de la colonne vertébrale pour la renforcer, alors que seule une application dans les vertèbres est actuellement autorisée.
Le médecin maintient « avoir agi dans le seul intérêt de ses patients »
Sollicité par l'AFP, Me Alexis Chabert, l'avocat du chirurgien, a indiqué que son client "conteste fermement avoir commis la moindre infraction" et maintient avoir "agi dans le seul intérêt de ses patients". Les pratiques de ce chirurgien dans le service d'orthopédie et de traumatologie avaient été dénoncées à partir de 2018 auprès de plusieurs instances du milieu médical par un confrère qui avait ensuite été suspendu. En mars 2021, la Défenseure des droits avait cependant reconnu sa qualité de "lanceur d'alerte".
A la suite de ces dénonciations, des tensions existantes entre les praticiens du service avaient explosé au grand jour et plongé l'hôpital dans une grave crise interne qui avait provoqué au début de l'année 2021 l'annulation d'opérations chirurgicales, des démissions et des arrêts maladies en cascade.
Avec AFP