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À Bully, petit village du Rhône, situé à une vingtaine de kilomètres de Roanne, une généraliste s'est retrouvée seule depuis juin 2024 à gérer une patientèle de 1 500 personnes, après le départ de sa consœur. Face à cette surcharge, elle avait pris la décision de ne plus assurer les gardes de soirée et de week-end, en informant préalablement l'ARS, l'Ordre des médecins et ses confrères du secteur.
La réponse administrative ne s'est pas fait attendre. Le 21 janvier, alors qu'elle était en pleine consultation, des gendarmes sont venus lui remettre un arrêté de réquisition préfectoral, l'enjoignant à assurer une garde le soir même entre 20 h et minuit. Une intervention motivée par l'ARS qui invoque « un tableau de garde incomplet » et « la nécessité d'accès aux soins dans un contexte d'urgences débordées », selon Maxime Audin, directeur adjoint de la délégation Loire.
La médecin est décidée à arrêter
La brutalité de la méthode a eu l'effet inverse de celui escompté : sous le choc, la médecin a immédiatement cessé ses consultations et s'est mise en arrêt maladie jusqu'à mi-février au moins. « Elle est décidée à arrêter », confie le directeur de l'association Centre de santé du Marais qui l'emploie.
Une permanence des soins compliquée à mettre en place dans le secteur, sur les sept médecins du secteur, deux prévoient déjà de quitter leur poste cette année, précisément en raison de la charge que représentent les gardes. Un phénomène qui risque de s'auto-alimenter, les élus locaux craignant que ce type d'intervention administrative ne dissuade davantage les jeunes médecins de s'installer en milieu rural.
Une solution temporaire a été trouvée avec la présence d'un médecin deux jours par semaine, mais l'avenir du cabinet reste incertain.
Source:
Le Progrès, France 3, BFM
Bully est dans le 69, département du Rhône