Traitements de la Covid-19 : la chasse au trésor continue

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On misait beaucoup sur le vaccin. Mais les retards s’accumulent, tout comme les mauvaises nouvelles et les décisions de reconfinement à travers le monde. Qu’en est-il du côté des traitements ? WUD fait le point avec le Dr Robert Sebbag, infectiologue à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière.

Traitements de la Covid-19 : la chasse au trésor continue

Vaccin vs traitement : qui sera le premier à nous sortir la tête de l’eau ? Alors que la crise sanitaire bat toujours son plein un an plus tard et que les espoirs vaccinaux souffrent du retard d’approvisionnement, de nombreuses recherches sont toujours en cours du côté des traitements.
 
Malgré beaucoup de faux espoirs (et de débats sulfureux), il est encore trop tôt pour affirmer être en mesure de détenir le remède miracle. « Le traitement précoce dès la contamination n’a pas beaucoup avancé. On a vu l’échec de l’hydroxycloroquine, du Remdesivir. Les antiviraux utilisés dans le traitement du sida semblaient prometteurs, mais on a tout essayé, ça ne marche pas », rappelle Robert Sebbag.  
 
La prise en charge des patients sévèrement atteints
 
« En revanche, on a avancé sur la prise en charge des malades graves », continue-t-il, citant notamment l’utilisation des corticoïdes, de la dexaméthasone ou encore des anticoagulants. « Il y a une meilleure prise en charge aujourd’hui en comparaison avec la première vague. L’oxygénothérapie permet notamment d’éviter d’arriver à l’intubation des malades ».
 
Parmi les traitements qui semblent encore prometteurs on retrouve l’Ivermectine et la Colchicine. Si quelques études semblent encourageantes, il est encore trop tôt pour se prononcer sur leur efficacité. « Pour l’instant on est un peu pauvre de ce côté-là, donc il faut rester ouverts », résume l’infectiologue. L’Institut Pasteur teste quant à lui le Clofoctol, un antibiotique. 
 
Autre traitement qui a fait parler de lui, celui à base d’anticorps monoclonaux. C’est ce même traitement qui avait été vanté par Donald Trump et qui a permis la guérison d’un gorille aux États-Unis (ces deux informations ne sont pas liées). Quelle place a-t-il aujourd’hui en Europe ? « C’est une sorte de vaccination passive. Ce traitement peut être intéressant mais il reste très coûteux », note Robert Sebbag. On sait que l’Allemagne a déjà passé une commande de 200 000 doses pour un montant de 400 millions d’euros. L’Agence européenne du médicament doit encore se prononcer sur cette utilisation.
 
Et pour les patients légers ?
 
« Quand je reçois un patient avec une forme légère, s’il a de la fièvre et un peu de toux, je demande un scanner pulmonaire, pour voir s’il y a des lésions mais également une prise de sang, pour rechercher un syndrome inflammatoire ou un trouble de la coagulation. On mesure également la saturation en oxygène. Ensuite, la surveillance est l’élément clé pour anticiper une forme sévère et mieux la prendre en charge si besoin », détaille Robert Sebbag.
 

Vitamine D, doliprane, nicotine, hydroxychloroquine… Pourquoi ont-ils affolé les foules ?
 
On l’a vu, dès qu’un traitement fait parler de lui, les gens se pressent pour se munir de ce précieux sérum. Doliprane, vitamine D, nicotine, les stocks ont tous ont été des victimes collatérales à un moment ou un autre. « Quand les gens ont peur, cela entraine des comportements irrationnels. Dès la moindre étude, les gens se précipitent pour essayer. Mais il est important de rester rationnel et d’attendre les études, sans se précipiter », précise Robert Sebbag.
 

 

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