TESSAN, les cabines de téléconsultation augmentée

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TESSAN (santé à l’envers) propose des cabines de téléconsultation augmentée dans les pharmacies ou mairies dans le but de lutter contre la désertification médicale. Entretien avec le Dr Laurent Goldstein, directeur médical chez TESSAN et hépato-gastro-entérologue.

TESSAN, les cabines de téléconsultation augmentée

« Se rapprocher au plus près de la consultation physique ». Laurent Goldstein voit en Tessan une arme pour lutter contre la désertification médicale. Ces cabines permettent de la téléconsultation dite « augmentée ». En effet, elles sont équipées de dispositifs médicaux qui permettent au praticien de collecter des données physiologiques ou d’imageries à distance. « Le médecin a la possibilité de réaliser une auscultation cardio-pulmonaire de prendre des photos de la peau, de regarder le tympan, d’éclairer le fond de la gorge, de mesurer en temps réel l’oxygène dans le sang... Les gestes sont faits par le patient dans la plupart des cas, sous l’impulsion du médecin, qui va leur indiquer les choses simplement : ‘prenez l’appareil numéro 6, je vais l’allumer, retournez-le, mettez la capsule transparente sur votre peau et je vous guiderai’. » A l’heure actuelle, « plus de 300 pharmacies en sont équipées ainsi qu’une cinquantaine de mairies », précise Laurent Goldstein.

© Tessan

« Le but est de permettre à tout un chacun d’accéder à la santé de façon économique. On s’installe là où on manque de médecins. Avec TESSAN, les patients peuvent consulter un médecin généraliste en moins de 15 minutes sans rendez-vous et un rendez-vous avec un spécialiste en moins d’une semaine, le tout à un tarif conventionnel avec application du tiers-payant », poursuit Laurent Goldstein.

« La désertification médicale est une grosse problématique. Partout en France, il y a de moins en moins de médecins généralistes ou spécialistes en milieu rural mais pas seulement. On constate aussi une émergence de déserts médicaux en milieu urbain. C’est le cas de Toulouse ou Paris, dans certains quartiers : le 18 et le 19e où la population est dense, ou encore le 17e, où les loyers sont exorbitants (et où pourtant on applique des tarifs conventionnels) », explique Laurent Goldstein. Autre exemple : « au Havre, il n’y a plus de diabétologue, et pendant les vacances scolaires d’hiver, il n’y a plus de médecin généraliste, donc si on un problème, il n’y a pas de médecin. Pour une angine, c’est dommage d’emboliser les urgences ».

Pour régler les problèmes de pénurie, TESSAN mise sur la proximité. Le choix de la pharmacie va en ce sens : « cela permet aux patients de pouvoir consulter à proximité de chez eux, avec leur pharmacien, qui a son bagage scientifique, qui est légitime en tant que professionnel de santé. Dans 90% des cas, la consultation se fait en pleine autonomie. Mais en cas de besoin, le pharmacien peut accompagner le patient, cela permet de lever les fractures numériques. » L’ordonnance est ensuite imprimée directement dans la cabine et délivrée sur place par le pharmacien.

© Tessan

Parmi les médecins qui exercent chez TESSAN, trois types de profils : « des médecins libéraux qui veulent un style de vie particulier, des médecins hospitaliers qui du fait de leur garde ont du temps disponible dont ils souhaitent nous allouer une partie et des médecins retraités qui au bout de 2 ans, font une déprime et veulent être utiles ». Quant au modèle économique, la source de revenus est double.  « Il y a d’une part la location de la cabine par les pharmaciens, et d’autre part les téléconsultations qui sont faites. »

Et pour les pharmacies, quels avantages ?

« Pour les pharmacies, il est important d’avoir des prescripteurs, ils n’en ont plus dans le village, ils récupèrent leur chiffre d’affaires. Pour d’autres, c’est un facteur d’attractivité, il y a des pharmacies qui sont référencées comme cabinet médical. Et enfin, il y a la volonté d’être fidélisant, d’offrir des services. Ils reçoivent par ailleurs des aides de l’État aussi pour s’équiper. Et cela fait du trafic, des flux de patients qui viennent pour une consultation et repartent avec quelque chose », assure Laurent Goldstein.  

 

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