L’IHU de Marseille est dans le viseur du gendarme du médicament. Ce mardi 20 juillet, l’ANSM a annoncé mener actuellement des « investigations ». Son objectif ? Faire la lumière sur de possibles « manquements à la réglementation des essais cliniques » lors des études chapeautées par Didier Raoult sur le Covid-19.
Une enquête qui survient après qu’un ou plusieurs lanceurs d’alerte se soient manifestés auprès de l’organisation. « L’ANSM a récemment été alertée […] sur de possibles manquements de l’IHU de Marseille à la réglementation des essais cliniques sur certaines études que l’Institut a conduit », explique l’institution.
Ce n’est pas la première fois que des doutes sont émis à propos des protocoles de Didier Raoult. Dès le début de la pandémie, plusieurs professionnels s’étaient alarmés des conditions de réalisation des deux études menées par le professeur dans le cadre de ses recherches sur l’hydroxychloroquine. Les points décriés ?
- La première étude - autorisée par l’ANSM - incluait deux mineurs et testait un autre médicament, l’azithromycine. Des caractéristiques qui ne faisaient pas partie du protocole autorisé.
- La seconde avait été décrite par l’IHU comme étant « observationnelle ». Une définition qui serait erronée puisqu’elle impliquait l’administration d’un médicament, l’hydroxychloroquine, dans une autre posologie et pour une autre indication que celle usuellement prévue.
Faute de faits suffisamment « caractérisés », le signalement émis par un « professionnel de santé » en novembre avait pour autant été classé sans suite par le parquet de Marseille. Depuis pourtant, de nouveaux éléments sont venus perturber ce premier son de cloche. En janvier dernier notamment, un correctif de la première étude avait notamment été publié dans le Journal of Antimicrobial Agents.
Pour l’instant pourtant, l’heure est aux investigations et pas aux accusations. « Si [elles] mettent en évidence des manquements à la réglementation des essais cliniques, [l’ANSM] prendra des mesures sanitaires pour garantir la sécurité des participants et, le cas échéant, saisira de nouveau la justice », a pour autant prévenu l’institution.