Ségur de la santé : les propositions des étudiants sur le grand âge et l’autonomie

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Dans le cadre du Ségur de la santé, une dizaine de fédérations représentatives des étudiants viennent d’apporter leur contribution aux travaux sur le grand âge et l’autonomie.

Ségur de la santé : les propositions des étudiants sur le grand âge et l’autonomie

En mars et octobre 2019, Dominique Libault et Myriam El Khomri rendaient leurs rapports et leurs propositions, afin de répondre au défi du vieillissement de la population. Or, plus d’un an après la publication de ces rapports, « les réflexions autour du grand âge ne se soient toujours pas concrétisées en actes », considèrent les fédérations représentatives des étudiants en santé (Anemf, Anep, AnepF, AnesF, FNEK, FNEO, FNESI, FNSIP-BM, IsnaR-IMG, UNAEE, UNECD…) qui viennent d’apporter leur contribution aux travaux sur le grand âge et l’autonomie, dans le cadre du Ségur de la santé.

Fruit de plusieurs mois de concertations, cette contribution pluridisciplinaire présente 33 propositions relatives au futur projet de loi sur la prise en charge de l’autonomie et du grand-âge. Des propositions divisées en trois chapitres principaux : améliorer la formation des professionnels de santé ;  accentuer la prévention auprès du patient âgé ; faire évoluer l’exercice de nos métiers. Chaque professionnel de santé a sa place et son rôle à jouer dans la prise en charge de la perte d’autonomie et de la dépendance des séniors, estiment les fédérations étudiantes, mais « notre système de santé, tel qu’il opère aujourd’hui, ne pourra pas prendre en charge la dépendance de façon optimale : une restructuration apparaît donc nécessaire ».

Améliorer la qualité de la formation

Comment faire en sorte d’améliorer la qualité de la formation en santé auprès de la personne âgée ? Tout d’abord en améliorant et augmentant l’offre de stages : ouverture de nouveaux terrains de stages (EHPAD et dans des Unités de Soins Longue Durée (USLD)), diversification de l’offre de stage pour les étudiants en santé, démocratisation de la maîtrise de stage universitaire chez les médecins œuvrant auprès des personnes âgées, développement de stages interprofessionnels en gériatrie…

La contribution propose également d’améliorer la qualité des stages et des formations. Ce qui passe par un encadrement optimisé durant l’apprentissage des étudiants ou une revalorisation de la formation des personnels exerçant au domicile des personnes âgées en perte d’autonomie et en EHPAD qui « doivent justifier de diplôme minimal ou d’expérience afin de sécuriser au maximum leurs interventions ».

Pour améliorer la qualité de la formation en santé auprès de la personne âgée, la contribution propose aussi de favoriser la prise en charge à domicile dans les stages ambulatoires. En améliorant tout d’abord l’offre de stage en matière de santé de la personne âgée, en allant vers des stages de suivi de patients en ambulatoire et à domicile. Les fédérations étudiants estiment aussi qu’il serait intéressant de mettre en place une Formation spécialisée transversale (FST) dédiée à la médecine polyvalente pour permettre « d’acquérir de nouvelles compétences et de colorer le parcours des futurs généralistes ».

Nouvelles méthodes pédagogiques

Autre proposition : mettre en place de nouvelles méthodes pédagogiques au sein des formations : séminaires interprofessionnels sur la thématique de la gériatrie, déploiement d’innovations pédagogiques en formation initiale de type serious games…. Autres pistes : favoriser la recherche concernant les dispositifs de prédiction de la chute chez les personnes âgées ; augmenter l’inclusion du patient âgé dans les études cliniques ; intégrer au service sanitaire des actions de prévention pour les personnes en perte d’autonomie et/ou dépendantes.

Le deuxième axe de la contribution propose d’accentuer la prévention auprès du patient âgé via les propositions suivantes :
- généraliser le déploiement de l’Activité Physique Adaptée (APA) pour les personnes en perte d’autonomie par son remboursement
- œuvrer pour la mise en place et la promotion des Bilans Partagés de Médication (BPM)
- accélérer le déploiement de l’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP)
- utiliser le numérique comme levier de promotion de la prévention chez les seniors.
- favoriser le dépistage précoce des pathologies chroniques
- prévenir les conséquences du vieillissement au sein de la cavité buccale
- démocratisation des actions de prévention des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) à destination des métiers du grand âge dans le but de diminuer la sinistralité

Faire évoluer l’exercice de nos métiers

Le troisième axe de la contribution propose de faire évoluer l’exercice de nos métiers, en insistant sur la promotion de prévention des chutes ou de l’incontinence urinaire, le lien ville-hôpital (garantir la sécurité du patient en systématisant la conciliation médicamenteuse) ou la prise en charge rapide au domicile du patient à la suite d’une hospitalisation via la création d’un Forfait de Retour à Domicile de la personne âgée.

Enfin les étudiants en santé souhaitent que soient engagées de véritables réflexions concernant la perte d’autonomie liée au handicap car « il est nécessaire d’envisager les mesures à venir de lutte contre la perte d’autonomie, non pas seulement au regard de l’avancée en âge mais aussi en lien avec les situations de handicap. »
 

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