Réseaux sociaux au boulot : bientôt plus besoin de se planquer

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Stitch, une messagerie professionnelle 3.0 spécialement concue pour l’hôpital… américain

Réseaux sociaux au boulot : bientôt plus besoin de se planquer

Checker sa timeline Facebook au chevet d’un patient, c’est mal. La polémique de cet été à propos de l’utilisation du smartphone au bloc l’a assez bien rappelé. Mais il existe des réseaux sociaux que l’on peut utiliser à l’hôpital, sans piétiner le code de déontologie pour autant, du moins aux Etats-Unis. C’est le cas de Stitch, service lancé officiellement par la start-up éponyme cette semaine à San Francisco.

Cette messagerie destinée aux professionnels de santé leur permet de communiquer à propos des patients qu’ils prennent en charge, et de court-circuiter les canaux habituels : téléphone, répondeur, e-mail…

Le principe de Stitch est simple : lorsqu’un nouveau patient est admis, les professionnels peuvent ajouter sur son profil leurs commentaires, les résultats d’examens, etc. Ils peuvent s’envoyer des messages et des notifications, et le mode de communication est résolument « 3.0 ». Les codes sont d’ailleurs ceux des réseaux sociaux : un « @ » permet d’appeler un collègue, et un « # » sert à se référer à un patient.

Stitch vise à accélérer la communication, mais pour Bharat Kilaru, co-fondateur de l’entreprise, ce n’est pas son seul avantage. « Lorsqu’il s’agit de situations de vie ou de mort, vous avez besoin de savoir si l’autre personne a reçu le message », explique-t-il dans les colonnes de TechCrunch. « Jusqu’ici, il n’y avait pas de réelle alternative aux pagers et aux appels téléphoniques ».

Autre avantage : en prenant son tour de garde, il suffit de se référer à l’historique des discussions de l’équipe précédente pour tout savoir du patient que l’on s’apprête à prendre en charge. Une révolution par rapport aux pratiques actuelles, selon Bharat Kilaru : « Ce n’est pas comme si le personnel s’envoyait régulièrement des e-mails, ils décrochent le téléphone et s’échangent des informations particulièrement critiques », explique-t-il. « Toute ces données sont perdues parce qu’il n’y a pas de solution pour les archiver ou pour y chercher ce qui nous intéresse ».

Bien sûr, Stitch assure que le stockage des données est entièrement sécurisé, et que le secret médical est donc préservé. Le service, actuellement utilisé en version bêta de santé dans trois hôpitaux universitaires américains, est utilisable depuis un ordinateur ou un appareil mobile. Il sera gratuit si l’on n’en utilise que les fonctionnalités basiques, et coûtera 40 $ (35,5 €) par prestataire si on le connecte au dossier électronique du patient.

Alors, est-ce la fin de nos poussiéreux systèmes de communication hospitaliers ? Il ne faut peut-être pas rêver. Quand on voit, de notre côté de l’Atlantique, le temps que met pour le Dossier Médical Partagé pour éclore, on peut douter de la probabilité qu’émerge prochainement un Stitch français.

Source:

Adrien Renaud

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