
Tout est parti d’un accrochage électoral classique. Depuis la mi-août, Saïd Ouichou, médecin généraliste installé à la Viste, dans le 15ᵉ arrondissement de Marseille, a lancé sa campagne municipale en collant ses affiches dans les 15ᵉ et 16ᵉ arrondissements de la ville. Problème : elles sont, selon lui, « systématiquement recouvertes » par celles de son patient, le député insoumis Sébastien Delogu.
Le 15 août, Ouichou adresse un message courtois au parlementaire : « Je constate avec regret que plusieurs de mes affiches ont été recouvertes par les tiennes (…) La campagne est un moment démocratique essentiel, qui doit pouvoir se dérouler dans un climat apaisé et digne. Je t’invite donc à faire en sorte que tes équipes respectent ce principe de courtoisie républicaine », rapporte Libération.
Un SMS perçu comme une menace
La réponse de Sébastien Delogu tranche avec le ton initial : « Ne me parle plus jamais de politique. Je ne te le permets pas (…) Reste à ta place, c’est la dernière fois que je te le dis », rapporte Le Parisien.
Ces mots, reçus comme « violents et menaçants », poussent le médecin à se rendre au commissariat le lundi 18 août. « Je ne me sens pas en sécurité. Je combats la violence donc je refuse de ne pas réagir face à ce genre d’intimidations », explique-t-il dans sa déclaration.
Pour Ouichou, engagé dans un collectif contre la violence faite aux soignants et très implanté localement, il s’agit avant tout d’un geste de précaution. « La démocratie mérite mieux que les invectives : elle exige du respect mutuel. J’invite M. Delogu à s’en souvenir », a-t-il écrit sur X.
L’entourage de Delogu dénonce de son côté une « méthode écœurante » consistant à divulguer un SMS privé « sans insulte ni menace ». Mais l’affaire s’inscrit dans un contexte plus large : Delogu, coutumier des polémiques et déjà condamné pour violences aggravées, est désormais perçu comme un élu fonctionnant « aux coups de pression » selon Libération.
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