Quand les médecins se changent en dresseurs de Pokémons

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Eux aussi comptent tous les attraper

Quand les médecins se changent en dresseurs de Pokémons

Pokémon Go, la version mobile du célèbre jeu de Nintendo, est disponible depuis dimanche matin sur les stores français. Véritable phénomène de société, ce free-to-play a touché tout le monde, soignants compris.
 

« Il y a zéro patients en zone froide, alors je chasse des Pokémons », explique un jeune médecin de l’hôpital Saint-Antoine dont nous tairons le nom. Car si la fièvre Pokémon Go a gagné les patients (certains hôpitaux ont d’ailleurs récemment adressé des mises en garde plus ou moins humoristiques au public), on commence à voir des soignants déambuler tels des zombies, téléphone en main, le regard vitreux rivé à leur écran. 

Le dresseur n’est pas toujours celui qu’on croit

« Ça a chassé du Pokémon toute la journée ici aux urgences, des IDE aux médecins », raconte notre praticien de Saint-Antoine. A Robert Debré, le constat est similaire. « De l’interne au chef de clinique, tout le monde teste l’appli dans les couloirs, entre deux consult’ », témoigne, amusé, un des anesthésistes. « Seul petit bémol : le signal GPS est introuvable au bloc. »

Le phénomène est également visible sur les réseaux sociaux. Certains joignent l’utile à l’agréable en répertoriant leur motifs de consult’ dans leur pokédex (sorte d'encyclopédie portative sur les pokémons, voir photo ci-dessous). D’autres vont jusqu’à chasser le petit monstre dans des colons de patients. Le fameux GomerBlog prétend même qu’une infirmière de l’Iowa aurait sorti de la vessie d’un patient toute une famille de carapuces… 
 

La capture d'écran d'un médecin twittant le contenu de son pokédex

Et si ça pouvait vraiment servir ?

Au-delà de l’aspect ludique, imaginons une seconde que la chasse aux Pokémons puisse devenir un outil au service des patients. On pourrait par exemple s’inspirer du C.S Mott Children’s Hospital dans le Michigan qui, pour créer et du lien social et inciter les petits malades à bouger, a organisé une partie de chasse dans ses couloirs.

Quid également de ce communiqué de l’université de Leicester expliquant que le jeu permettrait de diminuer l’obésité, et de facto le diabète de type 2, en incitant les populations atteintes ou à risque à se déplacer sans en avoir l’air ? 

Même Marisol Touraine s’enthousiasme de voir les Français sortir, chasser et parcourir des kilomètres en jouant. « À tous les dresseurs : sortez, marchez, c'est bon pour la santé », tweetait la ministre il y a quelques jours. « Mais restez bien attentifs pour éviter l’accident. »

Bref, si certains se gaussent, sans doute à raison, de la folie qui s’est emparée du pays cette semaine (enfin, pour ceux qui n’ont pas cracké l’appli avant sa sortie), ils pourraient à moyen terme en être pour leurs frais. Le jeu pourrait, pourquoi pas, être transposé à diverses applications utilisant la réalité augmentée, pour épauler les soignants et leur rendre la tâche un peu plus facile. 

Source:

Johana Hallmann

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