« Pour intéresser les étudiants à One Health, un nom branchouille ne suffit pas »

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En 2008, face à la résurgence de facteurs infectieux, le concept One Health, fait surface. Comment l’intégrer au sein des professions de santé ? C’est la question à laquelle tente de répondre la table ronde organisée par la FHF lors de Santexpo.

« Pour intéresser les étudiants à One Health, un nom branchouille ne suffit pas »

Pour Gaëtan Casanova, président de l’ISNI. One Health « ce sont des gars qui se sont dit :  'tiens, si je mets des saloperies dans un champ et que je mange des patates après je suis malade ».  Il y a un « lien entre ce que l’on mange, l’environnement dans lequel on vit et notre santé personnelle. Attendre les années 2000 pour voir ce genre d’évidence ça m’étonne un peu, enfin on lui a donné un nom anglais, c’est très branchouille, et on se dit que c’est très novateur »

La Covid-19 « que l’on traverse depuis deux ans à remis en lumière l’interaction entre santé animale et humaine », rappelle Sebastien Delescluse, conseiller formation et enseignement supérieur au Ministère des solidarités et de la Santé. Sur les 1407 agents pathogènes infectant l’homme, 50 sont d’origine animal, dont un quart pourrait porter un risque d’épidémie ou de pandémie. Pour les combattre, ce concept promulgue une approche intégrée systémique et unifiée de la santé aux échelles locales, nationales et mondiales.

Actuellement les formations sont trop segmentées

Une partie de l’application de ce concept repose sur la formation, qui est « l’élément majeur ». « Au moment où on apprend son métier, on doit être confronté à cela », explique Alexis Loupan, président de l’ANEMF. « Actuellement, les formations sont segmentées, les médecins sont formés entre médecins, les vétérinaires entre vétérinaires ». Pour Gaëtan Casanova, il faudrait arriver à « créer des formations partagées dans ces différents corps de métier sans pour autant faire des pools communs ».

À partir de janvier 2023, le concept One Health sera intégré dans la certification périodique des professionnels de santé.

Malgré tout cela ne semble pas insurmontable, «des passerelles se sont créés les unes entre les autres », nous rappelle Gaëtan Casanova. Il faut une prise de conscience réelle : « un décès sur six est causé par la pollution, trois fois plus que les décès causés par le sida, le paludisme et la tuberculose. Je pense que cela veut tout dire c’est la priorité. » conclut Victor Vandenberghe, vice-président de l’ISNAR-IMG.

 

 

 

 

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