Polémique : Orléans ouvre sa propre fac de médecine privée dès septembre

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Coup de théâtre dans l’enseignement de la médecine en France, la ville d’Orléans vient de signer un accord avec la faculté de médecine de Zagreb en Croatie ! Dès septembre 2022, 50 étudiants suivront ce cursus privé pour un obtenir un diplôme de médecine reconnu en France. La conférence des doyens des universités de médecine, non consultée sur ce projet, s’indigne.

Polémique : Orléans ouvre sa propre fac de médecine privée dès septembre

Pour le maire d’Orléans c’est la lutte contre la désertification qui justifie le moyen. La région Centre-Val de Loire ne forme que 300 médecins par an. Alors que le déficit en médecins est déjà flagrant : le Loiret compte 63,7 médecins pour 100.000 habitants, la région en compte 97,9 (moyenne nationale 123,8 médecins pour 100.000 habitants).

Alors, l’édile a saisi le taureau par les cornes et décidé de former ses propres médecins dans sa propre université, aidé par la faculté croate. "Nous apportons une solution toute faite, nous ne demandons de financement à personne", a déclaré Serge Grouard à France Bleu.

Un accord a été signé le 21 janvier par la mairie d'Orléans avec la faculté de médecine de Zagreb, la capitale de la Croatie. Une faculté de médecine dont la formation et le diplôme sont reconnus par l'Union européenne, et donc la France.

L’adjoint à la santé, Florent Montillot évoque le besoin d’agir : "Nous avons essayé plein de solutions, pour le moment ça n'avance pas", explique-t-il, en faisant référence au projet de création d’une université de médecine « classique » dans la ville. "Il faut qu'on arrête de faire des ronds dans l'eau, il faut agir maintenant."

Pour intégrer, cette future fac privée de médecine, dont la scolarité devrait couter entre 5 000 et 10 000 euros par an, il faut le bac et réussir le concours d'entrée de la faculté de médecine de Zagreb. Le concours "très sélectif", a précisé Florent Montillot, peut se passer depuis la France. Et il faut maitriser l’anglais, car les cours seront donnés dans cette langue.

Les enseignants seront des professeurs et médecins à la fois croates et français. Une partie des cours se fera en visioconférence et pour les stages, un partenariat a été créé avec des établissements locaux comme le CHR d'Orléans, le Centre Hospitalier de l'Agglomération Montargoise (CHAM), l'hôpital de Pithiviers, mais aussi la médecine de ville.

 

La Conférence Nationale des Doyens de médecine est vent debout

 

Dans un communiqué, la Conférence Nationale des Doyens de médecine s’est déclarée « profondément choquée par le mépris dont témoigne cette initiative quant à l’exigence de qualité de la formation médicale et son mercantilisme » et « exprime son indignation et sa ferme opposition au marchandage de la formation médicale. »

Elle relève des manques dans la formation de l’universite de Zagreb, elle note « que des disciplines aussi essentielles que l’immunologie par exemple ne font pas partie de l’enseignement obligatoire. »
Et ajoute, « si la démographie médicale de la région Centre-Val-de-Loire est catastrophique et justifie des mesures innovantes et efficientes à court terme, elle doit faire l’objet, pour ce qui est de la formation, de concertations responsables entre les différents acteurs : Région, rectorat, ARS et universités. »

La guerre ne fait que commencer…

 

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