Phase 3 du Covid-19 : les professionnels s’organisent, notamment la FCPTS

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À l’heure où la plupart des experts s’accordent pour dire que la phase 3 de l’épidémie approche à grands pas (certains pensent même qu’on y est déjà), la FCPTS (Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé) anticipe la prise en charge des patients graves à domicile.

Phase 3 du Covid-19 : les professionnels s’organisent, notamment la FCPTS

La phase 3 de l’épidémie du Covid-19, « on n'y est pas encore, mais on s'y prépare », a déclaré à Libération le ministre de la Santé Olivier Véran, tandis qu’un expert de l’Elysée confiait au journal que le cap du stade 3 serait atteint dans « une ou deux semaines maximum ». De son côté, le professeur de médecine Jean-François Delfraissy, a estimé jeudi 5 mars que ce cap serait franchi « dans quelques jours, une ou deux semaines maximum ».
 
D’autres, comme Patrick Vogt, médecin généraliste à Mulhouse et médecin régulateur au Samu, considèrent que leur territoire (Mulhouse en l’occurrence) est passé en phase 3 et s’étonnent de la communication a minima de l’agence régionale de santé et de la préfecture du Haut-Rhin, rapporte L’Alsace :
 
« À Mulhouse, nous ne sommes plus en phase 2 mais en phase 3 de diffusion massive du virus. Nous sommes dans le déni total de la part des autorités ! », a déclaré le médecin qui pense exercer dans « le plus grand foyer de coronavirus de France ».

S'organiser en amont 

Puisque l’inéluctable se rapproche à grands pas, les professionnels de santé s’organisent en amont. À l’image de la FCPTS (Fédération des communautés professionnelles territoriales de santé) qui considère que le nombre croissant de cas va « faire basculer, en phase 3, la prise en charge des patients graves à domicile ». Cela nécessite donc « une mobilisation générale de l’ensemble des acteurs de la santé ET du médicosocial sur chaque territoire », ajoute la fédération des CPTS persuadée que la coordination des acteurs de ville pour la prise en charge des patients suspects ou infectés mais non hospitalisés est « essentielle ».
 
Elle appelle donc les 500 CPTS en projet et en fonctionnement du territoire à organiser rapidement des rencontres professionnelles, avec trois objectifs :
- préparer la prise en charge coordonnée des patients infectés ;
- organiser la protection des personnes les plus fragiles, qui sont pris en charge pour leur plus grande majorité à leur domicile ;
- prévenir au maximum les risques sanitaires pour les professionnels de proximité, en conseillant la présence d’un infectiologue pour instaurer une bonne articulation ville hôpital.

Une semaine pour s’organiser

Selon la FCPTS, les professionnels n’ont pas été sollicités par les pouvoirs publics pour anticiper et organiser la phase 3 de l’épidémie. Ils ont donc commencé « à se mobiliser pour s’organiser, entre eux, et avec les structures hospitalières ». Un mouvement qui doit « s’amplifier », selon la fédération car « il reste une semaine pour s’organiser, pour expliquer le changement de prise en charge à la population, et pour équiper tous les professionnels de proximité de matériel de protection ». Notamment de ces fameux masques FFP2...
 
Et de proposer des solutions pour protéger dans les jours qui viennent l’hôpital et le 15, leur permettre de gérer et accueillir les cas graves :
- un renforcement de la coopération ville – hôpital : partage des protocoles de prise en charge avec ou sans hospitalisation, mise en commun des procédures d’évaluation de la gravité ;
- une évolution de la capacité de réalisation des tests de diagnostic dans d’autres lieux que l’hôpital (laboratoire référent, maisons de santé, cabinets médicaux pour les lieux éloignés) ;
- la mise en place dans chaque CPTS d’une information de proximité à la population (ne pas se déplacer aux urgences et au cabinet en cas douteux, mais utiliser son téléphone (0 800 130 000) ou le 15 uniquement pour les situations graves).
 
Pour la FCPTS, l’épisode H1N1 a montré qu’en situation de crise, « il faut utiliser les circuits de soins habituels, car ils sont connus de la population ». C’est pourquoi la proximité « doit être aidée et priorisée pour garantir une bonne prise en charge pour tous ». Elle demande donc, lors de la phase 3 de l’épidémie, « à être associée à l’organisation de la réponse sanitaire et médicosociale ».
 

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