Peine killer

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Ciné week-end: Cake, de D. Barnz (sortie le 8 avril 2015)

Peine killer

Cake débute sur le ton d'une comédie typiquement "ciné américain indépendant" et se réclame d'ailleurs clairement de cette veine puisqu'on y retrouve lors de brèves apparitions des "gueules" familières telles que William H. Macy ou Felicity Huffmann. Et pourtant, d'emblée, quelque chose sonne différemment, acerbe puis carrément violent: ce quelque chose est symbolisé par personnage principal, Claire, dont l'antipathie est poussée à l'extrême, et que Jennifer Aniston endosse sincèrement, totalement, aussi douloureusement que le maquillage repoussant qu'elle arbore. 

Car Cake est un film sans fard, qu'on pourra trouver par moments bricolé et mal fait, mais un grand film sur la douleur. Celle qui tord, qui déchire, qui cloue sur place, celle à laquelle ne peut échapper Claire, malgré les mélanges d'alcool et d'opiacés qu'elle ingurgite jusqu'à l'hallucination, malgré les évitements post-traumatiques, malgré la rage du désespoir. Claire fait face à une douleur insondable, une colère inapaisable, qui plonge tout le monde - et notamment ses thérapeutes - dans une impuissance paralysante. C'est en les repoussant violemment qu'elle semble se protéger de leur réticence. 

C'est au coeur d'un autre foyer douloureux que Claire va entrevoir la possibilité d'une évolution à son état. Libérée d'une compassion qu'elle ne supporte plus, de sa culpabilité également, elle va pouvoir se confronter à elle-même et enfin entamer un travail qu'elle faisait tout pour repousser, tant l'épreuve lui semblait infranchissable.

Le travail de deuil...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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