Les effectifs globaux des HU en santé ont augmenté, mais pas en médecine. 6680 hospitalo-universitaires ont été recensés au 1er janvier 2024 en médecine, pharmacie et odontologie, soit une hausse de 3% depuis 2016, selon les chiffres du CNG rendus public en juillet.
Mais cette hausse globale masque en réalité la baisse « chronique » des effectifs en médecine depuis une trentaine d'années, selon le syndicat des hospitalo-universitaires (SHU).
« Cette hausse masque difficilement le malaise des hospitalo-universitaires à exercer leur mission », en particulier en médecine où les effectifs HU ont diminué de 2,3% depuis 1996, alors que « le nombre d'étudiants et d'internes à former a pratiquement triplé », a écrit le SHU dans un communiqué paru aujourd’hui.
Un malaise qui s'exprime par « une hausse considérable de mise en disponibilité (133,7%) et une cessation d’activité pour départ à la retraite plus précoce », a-t-il développé.
La réforme des retraites des HU en ligne de mire
Au fil des années, « Le nombre de CHU a augmenté, de nouvelles disciplines ont été créées et des postes ont été transformés pour la médecine générale. L’encadrement a donc considérablement diminué et risque de se poursuivre en cas d’augmentation du nombre d’étudiants à former », continue le SHU.
L’application de la réforme des retraites des HU, qui entrera en vigueur au 1er septembre malgré les contestations, « ne va pas améliorer » le malaise en question, selon lui.
Pour le syndicat, qui avait appelé à la grève au printemps, cette réforme constitue une « dégradation » du statut HU, qui va entraîner une baisse de salaire, « notamment pour les plus jeunes », dans une profession déjà marquée par une crise d’attractivité et des départs à la retraite anticipés fréquents.
Cette réforme officialise notamment l’affiliation des PU-PH à l'Ircantec, la caisse de retraite complémentaire pour les fonctionnaires, pour la part hospitalière de leur activité.
Le SHU espère du prochain gouvernement qu’il abroge cette réforme, ou à défaut, qu’il ouvre des négociations afin de « réarmer massivement le corps des HU ».