
© Midjourney x What's up Doc
Des interventions injustifiées et des erreurs médicales lourdes
Les plaintes convergent : opérations pratiquées sans réelle indication, utilisation inappropriée du laser, erreurs de patient. Et les témoignages de patients qui ont perdu la vue, ou presque, se multiplient.
Selon Le Parisien, ce médecin marseillais, malgré une interdiction de six mois prononcée par le Conseil régional de l’Ordre des médecins, exerce encore grâce à un appel suspensif.
Les techniques mises en cause concernent notamment :
- La chirurgie de la cataracte, proposée alors que certains patients n’en présentaient pas les critères.
- Le laser YAG, utilisé à tort chez un patient non opéré de cataracte, entraînant une destruction immédiate des cristallins.
Des vies bouleversées
Danièle : six opérations pour sauver son œil
Dans Le Parisien, Danièle, 56 ans, ex-chargée de clientèle, raconte avoir subi deux opérations pour une « cataracte aggravée » : « Tout s’est bien passé pour l’œil droit, mais pour le gauche seulement deux jours après, ça a été une catastrophe. (…) Il a fallu m’opérer six fois pour réparer les dégâts, j’ai 38 points à l’intérieur de l’œil. (…) Mon combat maintenant, c’est qu’il arrête. »
La Provence ajoute qu’elle a traversé une sévère dépression, subi deux greffes de cornée et perdu son emploi ainsi que sa vie de couple, rendue impossible par ses handicaps visuels.
Elsa : une cécité nocturne irréversible
Ancienne commerçante, Elsa témoigne dans Le Parisien :
« Il m’a posé des implants pas adaptés car j’avais été opérée pour ma myopie étant jeune. (…) Désormais, j’ai un dixième à un œil, cinq à l’autre et je souffre d’une cécité nocturne. »
Dans La Provence, elle décrit son quotidien comme « une brume permanente », nécessitant une lampe pour se déplacer dès que la luminosité baisse.
Christophe : aveuglé par erreur de patient
Christophe, ex-DJ international basé à Dubaï, est probablement le cas le plus emblématique.
Dans Le Parisien, il confie :
« Il m’a mis derrière un appareil. Je lui ai demandé ce que c’était, il m’a dit que c’était le laser. À la fin, je n’y voyais plus rien. Quand il m’a appelé Frédéric, j’ai compris qu’il m’avait confondu avec un autre patient. (…) C’est comme si j’avais eu les yeux crevés. »
D’après La Provence, il a dû être amputé de ses deux cristallins et vit désormais avec des implants, mais reste sujet à des crises oculaires le forçant à passer des journées entières dans le noir. Sa carrière artistique s’est effondrée, remplacée par une vie d’allocataire handicapé.
Des expertises accablantes mais une justice lente
Selon 20 Minutes, des expertises judiciaires contradictoires ont reconnu les erreurs du praticien. Celui-ci avait même avoué sa responsabilité dans le cas de Christophe, reconnaissant s’être trompé de patient.
Me Philippe Courtois, avocat de plusieurs victimes, dénonce dans Le Parisien :
« Des expertises judiciaires contradictoires ont reconnu les erreurs de ce médecin qui prenait huit patients par heure. (…) Pourtant, ces personnes n’avaient pas besoin d’être opérées et les conséquences sont dramatiques. Il n’y a rien de pire que d’être malade de la médecine. »
La Provence souligne que l’appel du praticien ne sera pas examiné avant mi-2026. L’ARS a été saisie pour une suspension en urgence, mais n’a pas encore répondu.
Les victimes, réunies autour de leur avocat, demandent une suspension immédiate pour « protéger la santé publique » et éviter que d’autres patients ne subissent des séquelles irréversibles.
A voir aussi

Le Dr Péchier, l'anesthésiste soupçonné d'empoisonnements, pourrait arriver à son procès sans avocat
