Mieux que la téléconsultation, la téléexpertise va débouler dans les cabinets

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Après la téléconsultation, c'est maintenant au tour de la télé-expertise d'être pris en charge par l'assurance maladie et ce dès le 10 février prochain. Des acteurs, anciens et nouveaux, sont dans les starting-block pour vous proposer leur plateforme de télé-expertise. Quelques exemples. 

Mieux que la téléconsultation, la téléexpertise va débouler dans les cabinets

Vous avez aimé la téléconsultation ? Vous allez adorer la télé-expertise !! Car dans le cadre de l’instauration de la télémédecine, la téléconsultation ne constitue qu’un seul pan. La télé-expertise est le deuxième volet de la télémédecine, tel que défini par l’accord conventionnel du 18 juin 2018 (sans compter la télé-assistance, la télésurveillance, et la régulation). Elle sera officiellement remboursée le 10 février prochain. Elle permet à tout médecin de recourir à l’avis d’un autre confrère sur une situation médicale donnée.

A priori tout médecin peut user de la téléexpertise, quel que soit son mode d’exercice. Les remboursements de l’assurance maladie, à compter du 10 février prochain, ne seront pas ouverts à l’ensemble des patients. Seuls ceux en affection de longue durée (ALD), atteints de maladies rares, résidants en zones sous-denses, en Ehpad ou détenus en prison, pourront bénéficier d’une téléexpertise remboursable. La télé-expertise devrait être néanmoins remboursable pour l’ensemble des patients d’ici la fin de l’année 2020. Sa pratique, tout comme la téléconsultation, nécessite certains pré-requis : autorisation du patient, traçabilité de l’acte de télé-expertise, sécurité des données (SMS et simples appels téléphonique exclus). 

Télé-expertise rémunérée entre 5 et 20 euros

La télé-expertise est rémunérée entre 12 et 20 euros pour le médecin requis, et entre 5 et 10 euros pour le médecin requérant. L’avantage de la télé-expertise semble important, eu égard à la pénurie de spécialistes sur le territoire français : selon la Drees, les délais d’attente en ophtalmologie sont de 80 jours en moyenne… 

Déjà, des offres

D’ores et déjà, des solutions se développent pour faciliter la télé-expertise pour les médecins. Omnidoc en est une, pour le moment en version bêta. Créée en 2018, Omnidoc permet de connecter des médecins sur une plateforme de télééexpertise. Cette plateforme permet de partager, pour les médecins généralistes, un réseau de spécialistes, de sécuriser les échanges de données, et de faciliter le remboursement de la téléexpertise pour le médecin requis. Cette plateforme est gratuite pour les médecins requérants mais payante pour les médecins requis. 

D’autres acteurs se sont positionnés sur le marché bien avant la date fatidique du 19 février 2019. Il s’agit par exemple de Bress Healthcare, présente depuis 2016. 

Des collectivités terroriales, aidés par les agences régionales de santé (ARS) se positionnent aussi sur le secteur de la télé-expertise. Dans le nord de la France, depuis juillet 2018, la téléexpertise en dermatologie a été mise en place à l’hôpital nord Franche-Comté. Deux maisons de santé pluri-professionnelles et un cabinet libéral peuvent solliciter l’avis d’un praticien du service de dermatologie de l’hôpital Nord Franche Comté. 

Autre plate-forme à s’être lancé avant le remboursement de la télé-expertise, Postelo, qui offre (gratuitement) la mise en réseau de médecins spécialistes et généralistes, la sécurisation des échanges de données, et la gestion administrative de la facturation. Si le service de base est gratuit, en revanche Postelo devrait sortir une version premium payante, agrémenté de services complémentaires. Et ce n'est qu'un début.   

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