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Dr Annie Burbaud.
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Une maladie ancienne mais qui circule toujours
Véritable fléau à la fin du 18e siècle, la tuberculose fait peur. La maladie continue d’inquiéter, et à juste titre, dans un contexte de recrudescence au niveau mondial. Le docteur Annie Burbaud le rappelle, la tuberculose est due à une bactérie présente chez environ un quart des individus dans le monde. Certains sont porteurs de la forme latente, d’autres, de la maladie. « C’est environ 10 à 20% des cas de forme latente qui évoluent vers la maladie » précise-t-elle.
« Contrairement à la rougeole, la tuberculose se transmet plus lentement mais elle reste dangereuse. On peut en mourir même si, dans nos pays occidentaux, nous avons la chance d’avoir accès aux antibiotiques » explique Annie Burbaud.
Il y a une grande variabilité de l’incidence en fonction des territoires et des populations. En France métropolitaine, on compte environ 5 000 cas de tuberculose déclarés par an, soit une incidence de la maladie de 6,1 cas pour 100 000 habitants. En Nouvelle-Aquitaine, c’est un point de moins, avec un taux d’incidence de 5 cas pour 100 000 habitants. En revanche, certaines populations, comme les personnes migrantes, issues de pays à forte incidence, les sans-abris ou encore, les personnes incarcérées, sont davantage exposées.
Des enquêtes quasi policières pour éviter la propagation
« Comme une enquête policière, chaque cas est une pièce du puzzle à résoudre. Il faut remonter la chaîne de contamination » précise la médecin. Dès lors qu’une alerte sur un cas de tuberculose est lancée par un professionnel de santé c’est donc une enquête au peigne fin qui démarre. L’objectif ? Retrouver si possible le cas zéro et stopper la propagation de la bactérie au plus vite.
Une enquête autour d’un cas de tuberculose peut être réalisée à grande échelle, comme ce cas récent en Nouvelle-Aquitaine suite à la contamination d’un collégien : l’ARS coordonne les investigations, en appui du CLAT (Centre de Lutte Antituberculeuse). « Pour ce cas précis, nous avons testé 600 personnes, et parmi elles, 123 étaient porteurs d’une tuberculose latente ».
A la suite de ce dépistage massif, les enfants ont été mis sous traitement, ou tenus à réaliser un suivi radiologique tous les 6 mois, en cas de refus. « Le traitement est long. Il dure entre 4 et 9 mois mais on guérit de la maladie s’il est bien suivi. Le principal défi reste d’assurer l’adhésion des patients, notamment les plus précaires » souligne la médecin.
Pour un scénario de cette ampleur, l’ARS pilote des réunions de débriefing tous les mois avec le CLAT pour suivre le dossier et renforcer la prévention auprès de tous les professionnels de santé du secteur géographique concerné.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/nest-pas-tous-egaux-face-la-tuberculose-mais-le-depistage-ne-le-prend-pas-assez-en-compte
« Nous devons continuer à informer les patients et les soignants sur les symptômes — toux persistante, fièvre, fatigue — et l’importance de poser un diagnostic précoce » insiste Annie Burbaud, pour qui, l’action de l’ARS est cruciale dans la détection de la maladie, la protection des personnes contacts et l’anticipation pour éviter sa propagation silencieuse. Et bien que la vaccination (BCG) ne soit plus obligatoire depuis 2007, elle reste recommandée pour les enfants à risque. « Si son efficacité reste modérée, la vaccination prévient les formes graves » termine Annie Burbaud.