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Pour Laurent Alexandre, président de DNA Vision et fondateur de Doctissimo, les algorithmes vont progressivement prendre le pas sur les actes médicaux et le système de santé va être profondément chamboulé par les Big data. Pour lui, s'ils ne se dépêchent pas de réagir, « les médecins seront les infirmières de 2030 » : ce sont des algorithmes qui feront les diagnostics et les médecins signeront des ordonnances qu'ils n'auront pas conçues.
Nous l'avons rencontré pour savoir si les pouvoirs publics peuvent reprendre l'avantage dans cette course technologique.
What's up doc : Y a-t-il un pays où les pouvoirs publics ont pris des mesures pour ne pas être dépassés par la révolution des Big data ?
« Ce ne sont pas les pouvoirs publics qui font cette révolution, ce sont les acteurs privés comme Google, Apple, Facebook et Amazon, les GAFA. Si les Etats ne se ressaisissent pas rapidement, la révolution du Big data se fera sans eux, et surtout contre eux. Mais pour reprendre la main, il faut un renouvellement de la classe dirigeante. Nous avons besoin d'administratifs capables de comprendre les enjeux. Nous ne pourrons pas moderniser le système de santé avec des technoconservateurs et des handicapés du mulot. Nous avons 5 ans pour développer une industrie européenne de la data, ensuite il sera trop tard. »
*CHAM est un think tank annuel créé par le Pr Guy Vallancien, qui permet une réflexion libre et innovante sur l’organisation et le management des systèmes sanitaires, par les échanges entre décideurs et experts issus d’horizons divers.
Source:
A.-G.M.