Les médecins hospitaliers, ces gros épargnants

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Leurs comptes épargne-temps sont blindés

Les médecins hospitaliers, ces gros épargnants

Les médecins des hôpitaux publics accumulent de plus en plus de jours sur leurs comptes épargne-temps. Un phénomène qui n’aurait rien à voir avec une dégradation des conditions de travail, assure-t-on du côté de la FHF.

 

Vingt-cinq jours. C’est en moyenne ce dont disposent les médecins des hôpitaux publics sur leurs comptes épargne-temps (CET). Une cagnotte dont la valeur financière dépasse les 15 000 euros par personne.

Ces chiffres sont tirés de « l’analyse des bilans sociaux des établissements publics de santé » publiée par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), à laquelle l’APM a eu accès. Ils portent sur l’année 2014, et sont en progression de près de 5 % par rapport à 2013.

Les plus gros épargnants se trouvent dans les CHU : 29 jours en moyenne sur leur CET. Les médecins qui travaillent dans des CH de petite taille n’ont en revanche en moyenne « que » 17 jours en réserve.

Dégradation des conditions de travail ? Que nenni !

Des esprits mal intentionnés pourraient penser que de tels montants sont le signe d’une dégradation des conditions de travail à l’hôpital. N’ayant pas pu prendre leurs congés du fait des nécessités du service, les médecins pourraient avoir décidé en fin d’année de les déposer sur leurs CET.

Mais du côté de la Fédération hospitalière de France (FHF), ce n’est pas cette analyse qu’on privilégie. « Nous n’avons pas de baromètre qui nous permettrait de confirmer cette intuition », explique-t-on du côté de la FHF. « Les explications à ce genre de phénomène sont souvent multifactorielles. »

En cause : le calcul du temps de travail ?

La FHF relativise l’augmentation de 5 % du nombre d’heures sur les CET, et insiste sur le fait que les variations sont très hétérogènes en fonction des catégories d'établissement. Pour les expliquer, elle pointe notamment le texte sur les modalités de décompte du temps de travail en astreintes, qui a pris effet en 2014.

D’après la FHF, cette intégration pourrait avoir augmenté le nombre d’heures effectuées par les médecins, et par conséquent le nombre de jours qu’ils pouvaient prendre, et donc qu'ils pouvaient porter sur le CET. Elle prévient d’ailleurs que le phénomène pourrait se renouveler pour l’exercice 2015, avec notamment la réforme du temps de travail des urgentistes.

Moralité : d’après la FHF, si le nombre de jours sur les CET des médecins augmente, c’est en partie parce que la réglementation sur le temps de travail leur est plus favorable. Pas sûr que le ressenti des médecins hospitaliers soit le même.

Source:

Adrien Renaud avec APMnews

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