Les médecins et le numérique : bloqués à l’âge de pierre

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Echos de la conférence « Doctors 2.0 and you »

Les médecins et le numérique : bloqués à l’âge de pierre

Quelque chose de curieux arrive souvent lorsque l’on aborde le sujet de la relation entre les médecins et le monde digital : la conversation tourne rapidement au « doctor-bashing ». Illustration avec la conférence « Doctors 2.0 and you », qui se tient en ce moment à Paris.

Hier, la session intitulée « la vision des médecins sur le numérique, de la Silicon Valley à l’Europe en passant par l’Inde » avait tout pour montrer ce que le monde fait de mieux en matière de médecine connectée. L’anesthésiste américaine Brandi Sinkfield a commencé par donner les clés qui, d’après son expérience à la prestigieuse université de Stanford, permettent à une start-up médicale de réussir. Le spécialiste de la FIV indien Anniruddha Malpani a enchaîné en expliquant comment il utilisait les technologies de l’information pour renforcer les connaissances de ses patients. Et le chirurgien alsacien Laurent Schmoll a présenté les leçons qu’il a apprises en développant la plus petite colonne d’endoscopie du monde.

Puis vint le moment de l’échange avec la salle. Et ce fut un festival de critiques à l’encontre des médecins. « Dans tous les autres secteurs de l’industrie, le chat, le SMS, Skype sont des outils qui sont utilisés massivement », constate un participant. « Pourquoi la télémédecine reste-t-elle embryonnaire ? ». La réponse ne tarde pas à fuser de l’autre bout de la salle : « La profession médicale est extrêmement conservatrice ». Et même Brandi Sinkfield, l’anesthésiste qui avait introduit les débats, s’y met : « Les médecins éprouvent une certaine aversion au risque ».

Et voilà. Un débat qui devait montrer de bons exemples de médecins lançant des start-up numériques s’est transformé en jeu de massacre où les travers les plus rétrogrades de la profession ont été éreintés. Une consolation, toutefois : le caractère international de ces débats peut rassurer les médecins français : ils ne sont pas les seuls à avoir une image numérique désastreuse.

Source:

Adrien Renaud

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