Les GHT pour les nuls

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Petit cours de rattrapage à l’usage des médecins

Les GHT pour les nuls

Les GHT, kesako ? Les directions d’établissement s’agitent autour de la question, mais côté médecin, c’est une réforme qui reste assez nébuleuse. What’s up Doc fait le point.

 

Seulement 10 % des Français déclarent avoir une idée relativement précise de ce que sont les Groupements hospitaliers de territoire (GHT). Tels sont les résultats d’un sondage réalisé début juin par Odoxa pour Orange Healthcare et la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH). Et les médecins ? Il est probable que si l’enquête avait concerné un échantillon de praticiens, la proportion de répondants se disant au point sur la question aurait été supérieure à 10 %. Mais ça se discute.

« La connaissance de ce sujet de la part des médecins est assez mauvaise », nous glissait récemment un directeur de CHU. Et c’est dommage car, comme l’expliquait ce fonctionnaire, « les GHT, ça va être l’avenir des médecins : qu’on soit pour ou contre, le sens de l’Histoire, c’est d’aller vers plus de coopération entre hôpitaux publics. »

Mariages plus ou moins forcés

What’s up Doc se lance donc dans un petit exercice de pédagogie. Les GHT, c’est quoi, au juste, et qu’est-ce que ça implique pour les médecins ? Premier point : il s’agit d’une obligation légale introduite par la loi Touraine. Si ce texte a beaucoup fait parler de lui dans le secteur ambulatoire avec le tiers-payant, il affectait en effet aussi le secteur hospitalier.

Les hôpitaux ont donc l’obligation de se rapprocher pour coopérer sur plusieurs domaines : projet médical de territoire, achats, systèmes d’information, formation, etc. Chaque établissement a jusqu’au 1erjuillet pour adhérer à un GHT, faute de quoi, c’est l’ARS qui arrangera les unions. D’où le gigantesque marché matrimonial hospitalier qui s’est ouvert depuis l’adoption de la loi santé, chacun cherchant sa chacune avant la fatidique deadline.

Pas de fermeture de services en vue… officiellement

Deuxième point important : les GHT concernent le secteur public. CHU, CH et hôpitaux locaux doivent s’associer, sans se soucier réellement de leurs homologues du privé, à but lucratif ou non. Evidemment, le législateur jure la main sur le cœur que l’idée est d’améliorer l’offre sur le territoire pour les patients, et non de faire des économies en dégageant des synergies et en fermant les services qui feraient doublon. Cela reste à voir à l’usage.

Troisième point : la flexibilité. Certains médecins craignent de se voir baladés sur plusieurs sites en fonction des besoins. Le directeur de CHU que nous avons interrogé estime qu’il est possible que les GHT favorisent le temps partagé. « Est-ce qu’il est choquant d’aller un jour par semaine dans l’hôpital d’à côté ? », demande-t-il. « Certains des médecins qui font ça dans mon hôpital sont parfois bien contents de se dégager un peu du CHU. »

Mais cet administrateur l’assure : si cela se fait, ce sera avec l’accord des intéressés. « Les médecins refuseront si cela veut dire être appelé le matin pour aller bosser ailleurs : ils partiront dans le privé », prédit-il. Morale de l’histoire : n’ayez pas peur, ça va bien se passer ! Et si ce n’est pas le cas, vous pourrez toujours aller voir ailleurs.

Source:

Adrien Renaud

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