L’espoir fut de courte durée. Alors qu’Agnès Buzyn avait laissé la porte ouverte quant à l’issue de la mobilisation des personnels des urgences, lors de son intervention au congrès de la Société française de médecine d’urgence (SFMU) jeudi matin, les actes ne semblent pas avoir suivi. Reçu au ministère de la Santé aux côtés de plusieurs délégués syndicaux, le collectif Inter-urgences n’a pas trouvé une oreille attentive à ses revendications et appelle à « un durcissement du mouvement au niveau national ».
La délégation du Collectif reçue par M. @yannbubien au Ministère déplore de ne pas y avoir rencontré Mme @agnesbuzyn et le manque de travail et de propositions élaborés en amont.
Nous appelons à un durcissement du mouvement au niveau national. #SoutienAlaGreveDesUrgences— L'Inter-Urgences (@InterUrg) 6 juin 2019
La rencontre a ponctué une manifestation qui a réuni jusqu’à 550 personnes, d’après la préfecture de police de Paris, et qui a amené le cortège jusqu’au pied du ministère. Insuffisant pour rencontrer la ministre, visiblement. La délégation d’Inter-urgences a été reçue par l’adjoint à son directeur de cabinet, Yann Bubien, ce qui n’a pas manqué de l’agacer.
« On n’a rien »
Sur le fond des propositions, pas de satisfaction non plus. La prime de 300 euros demandée depuis le début de la mobilisation, qui viendrait valoriser la difficulté du travail aux urgences, n’a pas été retenue. En lieu et place, l’extension de la proposition faite par l’AP-HP, qui reviendrait à « 70 euros nets quand on a travaillé un mois complet », ne convainc pas Cathy le Gac, secrétaire générale de Sud santé AP-HP, qui s’est exprimée au sortir de la réunion au ministère. « On n’a rien », a-t-elle lancé.
Moment fort lorsque le cortège du collectif Inter-Urgences (@InterUrg) et les syndicats arrivent face au Ministère de la Santé avec des cercueils et sur le son de « La marche funèbre » de Chopin. pic.twitter.com/O6SrZOHesh
— Rive gauche (@RGauche) 6 juin 2019
Le SNPHAR-e n’est pas non plus convaincu. Dans un communiqué publié le 6 juin, il rappelle les conditions de travail et les conséquences sur les personnels des urgences, et dénonce le silence d’Agnès Buzyn face à ses demandes de rendez-vous. « Son discours, ce jour, au Congrès Urgence n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation nationale dans les structures d’urgences, estime-t-il. Nommer une mission nationale est une mesure supplémentaire d’inertie et un message décevant et inadapté à tous les soignants alors que la sécurité est menacée au quotidien pour tous les patients pris en charge dans les structures d’urgences ».