Le ministère ne convainc pas, la grève des urgences se renforce

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Une délégation du collectif Inter-urgences a été reçue au ministère de la Santé. Elle en est sortie remontée, et a appelé à un durcissement de la mobilisation.
 

Le ministère ne convainc pas, la grève des urgences se renforce

L’espoir fut de courte durée. Alors qu’Agnès Buzyn avait laissé la porte ouverte quant à l’issue de la mobilisation des personnels des urgences, lors de son intervention au congrès de la Société française de médecine d’urgence (SFMU) jeudi matin, les actes ne semblent pas avoir suivi. Reçu au ministère de la Santé aux côtés de plusieurs délégués syndicaux, le collectif Inter-urgences n’a pas trouvé une oreille attentive à ses revendications et appelle à « un durcissement du mouvement au niveau national ».

La rencontre a ponctué une manifestation qui a réuni jusqu’à 550 personnes, d’après la préfecture de police de Paris, et qui a amené le cortège jusqu’au pied du ministère. Insuffisant pour rencontrer la ministre, visiblement. La délégation d’Inter-urgences a été reçue par l’adjoint à son directeur de cabinet, Yann Bubien, ce qui n’a pas manqué de l’agacer.
 

« On n’a rien »

 
Sur le fond des propositions, pas de satisfaction non plus. La prime de 300 euros demandée depuis le début de la mobilisation, qui viendrait valoriser la difficulté du travail aux urgences, n’a pas été retenue. En lieu et place, l’extension de la proposition faite par l’AP-HP, qui reviendrait à « 70 euros nets quand on a travaillé un mois complet », ne convainc pas Cathy le Gac, secrétaire générale de Sud santé AP-HP, qui s’est exprimée au sortir de la réunion au ministère. « On n’a rien », a-t-elle lancé.

 
Le SNPHAR-e n’est pas non plus convaincu. Dans un communiqué publié le 6 juin, il rappelle les conditions de travail et les conséquences sur les personnels des urgences, et dénonce le silence d’Agnès Buzyn face à ses demandes de rendez-vous. « Son discours, ce jour, au Congrès Urgence n’est pas à la hauteur de la gravité de la situation nationale dans les structures d’urgences, estime-t-il. Nommer une mission nationale est une mesure supplémentaire d’inertie et un message décevant et inadapté à tous les soignants alors que la sécurité est menacée au quotidien pour tous les patients pris en charge dans les structures d’urgences ».
 

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