
© Midjourney x What's up Doc
MAJ du 12 juin 2025
La Cour de cassation a rejeté ce 12 juin les pourvois formés par les dentistes marseillais Lionel et Jean-Claude Guedj, condamnés en octobre 2023 à respectivement huit et cinq ans d'emprisonnement
Article du 15 mai 2025
La Cour de cassation rendra son verdict le 12 juin dans l’affaire de Lionel Guedj, surnommé à la fois « le dentiste le plus riche de France » et « le boucher de Marseille ». Ce chirurgien-dentiste marseillais a été condamné à huit ans de prison pour avoir mutilé près de 400 patients issus de quartiers populaires, avec la complicité de son père Jean-Claude Guedj, lui-même condamné à cinq ans.
Le parquet général s’est déjà prononcé en faveur du rejet des pourvois formés par les deux hommes, ouvrant la voie à une confirmation définitive des peines.
Une usine à mutiler au cœur des quartiers nord
De 2006 à 2012, Lionel Guedj, jeune praticien tout juste diplômé, installe son cabinet dans un quartier défavorisé de Marseille. Très vite, son activité devient une véritable « machine à cash » : jusqu’à 70 patients par jour, des dents arrachées sans nécessité médicale, des soins bâclés, sans devis ni explication. Objectif : multiplier les actes remboursables et engranger des revenus records — jusqu’à 80 000 euros par mois. De quoi lui valoir le titre de dentiste le mieux payé de France.
Son père Jean-Claude, surnommé « Carnot », l’a épaulé dans cette entreprise, jusqu’à prêter ses codes pour faciliter les remboursements. Ensemble, ils ont orchestré un système où profit et barbarie médicale allaient de pair.
Des vies ruinées pour un sourire factice
Ils sont 374 à avoir été reconnus victimes. Beaucoup ont témoigné avec douleur, parfois avec honte, lors des procès. Certaines souffrent encore : mâchoires mutilées, implants inutiles, douleurs chroniques, vies sociales et affectives pulvérisées. « Il m’a conseillé des couronnes à 18 ans pour faire plus jolie. Il m’a détruite », a confié une patiente. D’autres racontent l’impossibilité de se regarder dans un miroir, de sourire, de vivre normalement. Une victime résume : « Je suis sortie de son cabinet en lambeaux ».
Un verdict très attendu
La justice a estimé que les faits n’étaient pas prescrits, car il était impossible pour les victimes de soupçonner que les extractions étaient injustifiées, créant un obstacle insurmontable à leur plainte.
Si la Cour de cassation rejette les pourvois, la condamnation sera, cette fois, définitive.
Avec AFP
A voir aussi

Intoxication mortelle à E.coli dans l'Aisne : l'affaire désormais entre les mains des juges d'instruction

Des médecins prescrivent un stage de surf à des détenus, Gérald Darmanin l’annule

Un interne grièvement blessé par un tesson de bouteille lors d’une altercation
