Le Conseil d'État renvoie promener les antivax !

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Le Conseil d’État vient de valider l’extension de la liste des vaccins obligatoires à onze vaccins, tout en rejetant la demande de retrait de ceux qui contiennent de l’aluminium. Au grand dam des antivax…

Le Conseil d'État renvoie promener les antivax !

« L’aluminium, c’est bon pour la santé ! Ne risquez pas une carence, injectez-vous tous les vaccins ! » ironisait sur Twitter le 3 mai le compte satirique « Eglise de Vaccinologie ». Non content de prêcher la bonne parole des antivax sur les réseaux sociaux, « l'église » vient de lancer un magazine ouvertement parodique pour décrédibiliser la vaccination obligatoire.
 

Nul doute que la dernière décision rendue hier par le Conseil d’État devrait renforcer à l’avenir leur prosélytisme sur les réseaux sociaux. L’institution a en effet validé l’extension de la liste des vaccins obligatoires à onze vaccins, mais aussi rejeté la demande de retrait de ceux qui contiennent de l’aluminium. Les juges ont en effet suivi les avis qui avaient été rendus.
 
Dans la première affaire (décision n° 419242), la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations, une association antivaccinale qui lutte contre l’obligation vaccinale, avait saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation du décret portant de trois à onze le nombre de vaccinations obligatoires 1. L’association requérante invoquait principalement l’atteinte portée par cette obligation législative au droit à l’intégrité physique qui découle du droit au respect de la vie privée.
 
Le Conseil d’État a rappelé que la loi étendant la liste des vaccinations obligatoires « poursuit un objectif d’amélioration de la couverture vaccinale pour, en particulier, atteindre le seuil nécessaire à une immunité au bénéfice de l’ensemble de la population ».

D’une part, il relève que les onze infections concernées sont « contagieuses, voire très contagieuses, ou s’attrapent facilement, qu’elles sont graves, engageant pour certaines le pronostic vital, ou susceptibles de complications graves ».

Loin de l’immunité collective

D'autre part, la couverture vaccinale est aujourd’hui insuffisante, « notamment pour créer une immunité collective dont bénéficient les personnes qui, en raison de contre-indications médicales, ne peuvent être vaccinées ». Le Conseil d’État ajoute aussi que ces vaccins présentent une très grande efficacité, allant jusqu’à 100 % pour certaines maladies, tandis que « leurs effets indésirables sont limités au regard de leur efficacité et des bénéfices attendus ».

Enfin, il relève que « rendre ces vaccinations obligatoires est nécessaire pour atteindre le niveau de couverture vaccinale attendu, la simple recommandation s’avérant insuffisante. » C’est pourquoi il a rejeté la demande d’annulation du décret attaqué.

Dans la deuxième affaire, 3 000 requérants avaient saisi la ministre des solidarités et de la santé pour imposer aux fabricants de vaccins de ne pas utiliser de sels d’aluminium comme adjuvants pour les vaccins obligatoires. Mais aussi pour les contraindre à mettre sur le marché en nombre suffisant des vaccins dépourvus de tels adjuvants.

Pas de lien entre aluminium et l’autisme

Le Conseil d’État a jugé (décision n° 415694) qu’aucun lien de causalité n’a pu être établi, à ce jour, entre les sels d’aluminium présents dans huit vaccins obligatoires et les maladies auto-immunes ou l’autisme.

Et de rappeler que « ces vaccins ont une efficacité reconnue pour prévenir des maladies infectieuses graves, pouvant mettre en jeu le pronostic vital, et qu’une baisse de la couverture vaccinale entraînerait des risques graves de réapparition de telles maladies ».

Enfin, « le recours à ces sels d’aluminium est, en l’état des connaissances scientifiques, indispensable à l’efficacité de la vaccination elle-même ». Utilisés depuis 1926, ces produits, « sont bien tolérés et très efficaces et ne pourraient être remplacés dans l’immédiat », conclut le Conseil d’État.

À l’avenir, l’« Eglise de Vaccinologie » va donc devoir redoubler d’imagination pour militer pour la liberté vaccinale.
 
1 : vaccinations contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les infections invasives à Haemophilus influenzae de type b (Hib), le virus de l’hépatite B, les infections invasives à pneumocoque, le méningocoque de sérogroupe C, la rougeole, les oreillons et la rubéole.

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