What’s Up Doc : Vous êtes le fondateur du Samu et avez donc introduit l’urgence mobile en France, comment percevez-vous le développement actuel de la télémédecine ?
Pr Louis Lareng : La télémédecine est le nouveau paradigme de la pratique médicale. Pour être efficace, il faut voir au loin et pas seulement le jour-même. La télémédecine est une nouvelle fonction médicale par le biais de système d’information, qui a été rendue possible depuis l’apparition des nouvelles technologies.
WUD : Pouvez-vous nous citer une application concrète de la télémédecine ?
LL : Une expérience menée il y a quatre ans dans des Ehpad des Pyrénées en montagne a par exemple été une réussite : en pleine nuit, les patients pouvaient au besoin, être mis en relation avec des médecins, où qu’ils se trouvent.
WUD : Et qu’est-ce qui freine la télémédecine ?
LL : On ne peut pas négliger les lourdeurs administratives. Il faut faire un projet, à soumettre à une Agence régionale de santé (ARS), qui établira un contrat signé. Il y a un retard considérable en la matière, le problème étant que la télémédecine n’est pas financée par les pouvoirs publics, notamment par la sécurité sociale.
WUD : Comment voyez-vous la suite ?
LL : Pour être efficace il faut voir au loin. Pour que cela soit une réussite, il faudra donc être dans le sillage des ARS en coordonnant les acteurs : les médecins, l’Etat, les syndicats de médecins et les Unions régionales des profssionnels de santé (URPS). Je suis très optimiste car on a les moyens de le faire. Ceci dit, ceux qui veulent dormir peuvent rester dormir !
*Groupement de coopération sanitaire
Source:
Guillaume Bouvy