La pandémie, du plomb dans l’aile des femmes en sciences ?

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Presse auscultée – Comment concilier vie de famille et vie professionnelle ? Si cette question a beaucoup résonné dans les foyers depuis le début de la pandémie, elle a un impact encore plus lourd sur les femmes. Et notamment dans le domaine scientifique, où elles avaient déjà du mal à se faire la place qu’elles méritent.

La pandémie, du plomb dans l’aile des femmes en sciences ?

Alisa Stephens est biostatisticienne à l’Université de Pennsylvanie. Depuis le début de la crise Covid, le télétravail a été éprouvant, pour elle comme pour sa carrière, comme le rapporte le New York Times.

« La nature technique et minutieuse de son travail exige de longues périodes de réflexion ininterrompues. Trouver le temps et l'espace mental pour ce travail avec deux jeunes enfants à la maison s'est avéré une impossibilité », explique le média américain. Alisa Stephens témoigne de la difficulté du premier confinement avec un bébé et une fille de 5 ans sans nounou, ni garderie ou école ouvertes. Résultat, elle s’occupait de ses enfants toute la journée et travaillait tard le soir. Elle explique qu’elle ne pouvait pas travailler à 100% et devait se contenter de 80% de ses possibilités. 

« Plusieurs études ont montré que les femmes ont publié moins d'articles, ont mené moins d'essais cliniques et ont reçu moins de reconnaissance pour leur expertise pendant la pandémie », précise le NY Times.

« Les femmes scientifiques se débattaient avant même la pandémie. Il n'était pas inhabituel d'entendre que les femmes n'étaient pas aussi intelligentes que les hommes, ou qu'une femme qui réussissait devait avoir été pistonnée en cours de route », a témoigné Daniela Witten, biostatisticienne à l'Université de Washington à Seattle. « Certaines choses changent, dit-elle, mais seulement avec beaucoup d'efforts et à un rythme glacial ».

Et gravir les échelons de la science s’avère encore plus compliqué pour les mères. « Même pendant le congé maternité, elles doivent suivre leurs travaux de laboratoire, les exigences en matière d'enseignement, les publications et le mentorat des étudiants diplômés. Lorsqu'elles retournent au travail, la plupart n'ont pas de solutions de garde abordables ». Un plafond de verre pourtant solide, consolidé un peu plus par la crise. Pour en savoir plus, c’est ici

 

 

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