La géolocalisation des patients Covid+ est-elle la solution ?

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Une web agency, ITSS, a lancé une application de géolocalisation des patients infectés par le Covid-19 tandis que l'entreprise Orange met à disposition les données de localisation de ces clients pour lutter contre l'épidémie, de concert avec 

La géolocalisation des patients Covid+ est-elle la solution ?

Le 25 mars dernier, l’agence web ITSS publiait un communiqué pour annoncer sa participation à la lutte contre la pandémie de Sars-Cov-2. Sous la forme d’une application, CoronApp, qui se veut le Tinder des patients Covid+. Joint par WUD, le créateur de cette application, Christophe Mollet, explique en deux temps trois mouvements le principe de son appli : « Il y a actuellement trois types de personnes touchées par le Covid-19 : les personnes asymptomatiques, les personnes qui ont eu des symptômes faisant suspecter une infection à Covid-19 et les personnes malades dont on est sût qu’elles ont le Covid-19. Que faut-il faire ? Trouver une solution où l’on retrouve les personnes contagieuses sans symptômes. Notre application permet de faire cela. Elle fonctionne selon le même principe que les sites de rencontre avec géolocalisation : mais, plutôt que de vous prévenir que vous avez rencontré l’âme sœur, elle vous informera que vous vous trouvez à propximité d’une personne Covid+. »

La problématique des patients asymptomatiques

Mais comment savoir, parmi les patients asymptomatiques, qui a le Covid+ et qui ne l’a pas, sans une campagne de tests massifs ? « Il faut que les gens qui ont eu les symptômes du Covid-19 se déclarent Covid-19. » Oui, mais qu’en est-il des personnes infectée et asymptômatiques ? Christophe Mollet bote en touche : « Vous savez nous sommes des informaticiens, nous ne sommes pas des médecins. Il est sûr que si nous n’obtenons pas le concours du ministère de la Santé, de la communauté médicale et de l’ensemble de la population, il y a peu de chances pour que l’application marche. »
Quant à la protection de la vie privée, Christophe Mollet assure que les données ne sont conservées que 14 jours, le temps de l’incubation du virus, en somme. Pour ce qui est du concours des pouvoirs publics, cela semble mal parti. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a déclaré que « l’hypothèse d’un traçage des données pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, « n’est pas dans la culture française » et « nous n’y travaillons pas ».
Un double discours puisque dans le même temps, l’opérateur de téléphonie Orange, à la demande de la Commission européenne, va pister ses clients pour aider le gouvernement à lutter contre la pandémie. Orange travaille de concert avec l’institut national de la santé et de la recherche (Inserm) pour affiner les modèles de transmission de virus grâce aux données mobiles. « D’autres pays comme la Corée du sud ont géolocalisé les patients porteurs du coronavirus et ont obtenu de très bon résultats, conclut Christophe Mollet. Alors, pourquoi pas la France ? »

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