Magie des fêtes ou pas, Wonder est un film qui atteint parfaitement son objectif: utiliser le vecteur émotionnel pour transmettre efficacement un message. On ne redira jamais assez à quel point le cinéma hollywoodien est expert dans l'art de véhiculer, de l'expression des acteurs à la réception par le public, les émotions. Fort heureusement, point de manipulation ici, ou alors de la manipulation positive. Si, grâce au naturel toujours aussi puissant de Julia Roberts ou au talent du petit Jacob Tremblay - et de l'équipe maquillage - une seule personne réussit à comprendre à quel point le harcèlement scolaire, ou simplement le rejet, sont destructeurs, on pourra toujours se dire qu'un tel film n'aura pas été inutile. Et n'est-ce pas par le pouvoir empathique des larmes que ces messages sont les mieux encodés?
Pour le reste, en évoquant avec des ressorts assez simples les tourments de chaque personnage qui côtoie Auggie, ainsi que la façon dont cette année scolaire va leur permettre d'évoluer, Wonder réussit à ne jamais perdre en intensité et donne envie de mettre de côté les réserves qu'on pourrait lui trouver - le fait que chacun finisse toujours par sortir le meilleur de soi, par exemple. Le film ne donne pas seulement envie d'aimer et d'aider tous les petits Auggie, il permet surtout de ressentir à quel point le fait de recevoir de l'amour et de l'affection est la plus précieuse des chances.
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Guillaume de la Chapelle