« La beauté des laids se voit sans délai »

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Ciné week-end: Wonder, de S. Chbosky (sortie le 20 décembre 2017)

« La beauté des laids se voit sans délai »
Terminons l'année par un film qui fait du bien! 
Auggie, jeune garçon atteint du syndrome de Treacher Collins engendrant notamment une importante dysmorphie faciale, s'apprête à entrer au collège. Jusque là entouré d'amour et surprotégé par ses parents, il va lui falloir apprendre à surmonter les moqueries et le rejet, mais aussi à découvrir l'amitié et la complexité des relations humaines...

Et si nous décidions de laisser au vestiaire les esprits chagrins et les critiques acerbes le temps de la trêve des confiseurs? En allant voir Wonder et en repensant aux précédents hymnes plus ou moins réussis à la tolérance et au courage face à la maladie et la bêtise, souvent issus de la littérature adolescente, il était difficile d'imaginer que nous puissions réaliser ce voeu pieux. Et pourtant...

Magie des fêtes ou pas, Wonder est un film qui atteint parfaitement son objectif: utiliser le vecteur émotionnel pour transmettre efficacement un message. On ne redira jamais assez à quel point le cinéma hollywoodien est expert dans l'art de véhiculer, de l'expression des acteurs à la réception par le public, les émotions. Fort heureusement, point de manipulation ici, ou alors de la manipulation positive. Si, grâce au naturel toujours aussi puissant de Julia Roberts ou au talent du petit Jacob Tremblay - et de l'équipe maquillage - une seule personne réussit à comprendre à quel point le harcèlement scolaire, ou simplement le rejet, sont destructeurs, on pourra toujours se dire qu'un tel film n'aura pas été inutile. Et n'est-ce pas par le pouvoir empathique des larmes que ces messages sont les mieux encodés?

Pour le reste, en évoquant avec des ressorts assez simples les tourments de chaque personnage qui côtoie Auggie, ainsi que la façon dont cette année scolaire va leur permettre d'évoluer, Wonder réussit à ne jamais perdre en intensité et donne envie de mettre de côté les réserves qu'on pourrait lui trouver - le fait que chacun finisse toujours par sortir le meilleur de soi, par exemple. Le film ne donne pas seulement envie d'aimer et d'aider tous les petits Auggie, il permet surtout de ressentir à quel point le fait de recevoir de l'amour et de l'affection est la plus précieuse des chances.

Source:

Guillaume de la Chapelle

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