« Ils ont boxé le médecin, il s’est vu mourir ! » : Un soignant de SOS Médecins à Lille a été victime d’une violente agression pour avoir refusé un arrêt de travail

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SOS Médecins à Lille restera fermé du 3 au 5 juillet après la violente agression, ce jeudi, d’un généraliste de l’association. Roué de coups, le soignant est traumatisé. Son seul tort ? Avoir refusé un arrêt de travail à une patiente.

« Ils ont boxé le médecin, il s’est vu mourir ! » : Un soignant de SOS Médecins à Lille a été victime d’une violente agression pour avoir refusé un arrêt de travail

© Midjourney X What's up Doc

Mise à jour du 10 juillet 2025

Le tribunal de Lille a condamné le mercredi 9 juillet les deux hommes violent à un an de prison ferme pour avoir agressé le médecin de SOS Médecins à Lille. Agés de 22 et 29 ans, ils ont été reconnus coupables de « violence aggravée » en réunion. Suivant les réquisitions du parquet, ils ont été condamnés à 12 mois d'emprisonnement ferme, une peine qu'ils effectueront sous bracelet électronique. Ils écopent également de 1 000 euros de dommages pour préjudice moral et sont interdits de séjour à l'antenne lilloise de SOS Médecins.

 

Mise à jour du 9 juillet 2025

Deux personnes de 22 et 29 ans, suspectées d'avoir agressé le médecin de SOS Médecins à Lille, entraînant la grève de la semaine dernière, ont été interpellés et doivent être jugés aujourd’hui en comparution immédiate, a indiqué le parquet de Lille.

« Les deux mis en cause, âgés de 22 et 30 ans, ont été déférés (mardi) soir au parquet. Ils comparaîtront (mercredi) à l'audience de comparution immédiate », qui commence à 14 h et comporte plusieurs dossiers, écrit la procureure de Lille, Carole Etienne.

Dans l'attente de leur comparution, « ils ont été placés en détention provisoire », précise encore la procureure.

Le parquet de Lille avait ouvert une enquête pour « violences sur un professionnel de santé » et « menaces de mort » après l’agression, survenue le 2 juillet en fin de journée à l'antenne lilloise de SOS Médecins, dans le quartier de Moulins (Lille-Sud).

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, avait déploré sur X « ce drame d'une rare violence ». Il avait rappelé que la loi Pradal, adoptée le 25 juin, prévoyait des peines renforcées (jusqu'à cinq ans de prison et 75 000  euros d'amende) en cas de violences contre les personnels de santé.

Article du 4 juillet 2025

La structure SOS Médecin à Lille, située au sud de la ville, est composée d’une vingtaine de médecins. Ils accueillent les patients 24h/24, tous les jours. Mais ce jeudi 3 juillet, deux hommes ont « forcé les locaux, viré les patients en consultation manu militari pour ensuite boxer le médecin… C’est une histoire de fou ! », témoigne Jean-Philippe Platel, président du conseil départemental de l’Ordre.

Dans un communiqué, SOS Médecins France apporte des précisions : deux individus sont venus en « mission » - un acte prémédité donc – pour « venger » une jeune femme venue solliciter un arrêt de travail plus tôt dans la journée. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/manifestation-contre-les-violences-les-medecins-et-les-soignants-demandent-un-durcissement

« La problématique des arrêts de travail est importante. Il y a parfois une certaine pression sur les médecins. Ce n’est pas facile à gérer lorsqu’on est seul et menacé dans son propre cabinet », précise Jean-Philippe Platel. « Mais aucun motif ne peut justifier un tel déchaînement de violence ! », ajoute-t-il.

Roué de coups, le médecin était en état de sidération « tant la violence fut soudaine et brutale. » SOS Médecins France, qui a échangé avec la victime affirme qu’il s’est « vu mourir. » Selon La Voix du Nord, l'homme a reçu quatre coups de poings au visage.

Le Nord, une zone de non-droit ?

Le président du conseil départemental du Nord de l’Ordre assure à France 3 ne pas souvenir d’une agression aussi violente. 

Pourtant, dans le département, des agressions il y’en a souvent. C’est le département qui en recense le plus, selon l’Observatoire des violences de l’Ordre.

En même pas six mois, du 1e janvier au 23 juin 2025, 216 incidents ont été signalés. 

Les agressions physiques restent extrêmement rares, mais les injures ou menaces sont monnaie courante. De même pour les intrusions dans le cabinet, le harcèlement, les vols, etc.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/peine-plus-lourde-depot-de-plainte-facilite-la-loi-contre-les-agressions-de-soignants-est

« Nous avons atteint des niveaux de violence insupportables », déplore Jean-Philippe Platel. Il annonce que l’Ordre se portera partie civile.

Dans son communiqué, SOS Médecins France va plus loin et appelle « solennellement les pouvoirs publics et la justice à envoyer un message fort. Le respect des soignants doit redevenir un principe intangible, clairement affirmé et défendu au sein de notre société. »

En soutien avec leur confrère, SOS Médecin Roubaix-Tourcoing ferme également ses portes ce 4 juillet.

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