L'avocat général avait requis 30 ans, estimant que "tous les faits convergent vers le fait que l'accusé devienne l’occupant de la maison de la victime, un rêve qui se transforme en réalité criminelle".
Dès le début de la procédure, les enquêteurs soupçonnaient l'accusé d'avoir tué le dentiste dans sa chambre pour s’approprier sa jolie demeure de Coulombs (Eure-et-Loir), où son cadavre avait été retrouvé nu, en chaussettes, dans une bâche au milieu de draps, alèses, couette et serviettes de toilette. Les deux hommes s'étaient rencontrés quelques mois auparavant sur une application de rencontres homosexuelles.
Les premières heures du procès ont été consacrées à l'audition d'experts qui ont tenté de cerner la personnalité de l'accusé, le mensonge et la dissimulation y semblant prédominants.
Face à la cour, l'accusé a continué de nier et d'expliquer qu'il s'agissait d'un accident à la suite d'une scène de "jeu sexuel dominant-dominé" avec des cordes, qui aurait dérapé, sur fond d'emprise aux stupéfiants. "Un manque d'expérience dans des pratiques sexuelles extrêmes", selon son avocate, qu'il a accepté de réaliser contre rémunération, a expliqué l'accusé à l'audience.
Il envoyait des vidéos à ses autres amants pour présenter « sa future maison »
L'autopsie avait révélé une plaie profonde au niveau du poignet de la victime, à l'origine d'une hémorragie importante, et des signes d’asphyxie, avec d'importantes prises régulières de diverses drogues chez la victime.
Les enquêteurs s'étaient intéressés au suspect, domicilié à l'époque à Villejust (Essonne), et avaient établi qu'il avait passé avec le dentiste le samedi et le dimanche précédant la découverte du corps, notamment grâce à des témoignages, des relevés de téléphonie et des images de vidéosurveillance.
L'enquête a permis de recueillir des indices accablants : des messages envoyés à d'autres partenaires sexuels accompagnés de vidéos montrant l'intérieur de ce qu'il décrit comme "sa future maison", un rendez-vous pris en amont du décès avec une société pour la pose d'une alarme au domicile de la victime, l'appel à un brocanteur le jour du crime pour qu'il vienne vider la maison de ses meubles, etc...
"Je ne suis pas un assassin, quoi qu’on puisse en dire. À aucun moment, je n’ai voulu la mort de la victime", a assuré l'accusé avant que la cour ne délibère.
Avec AFP