HoloLens 2, un casque de réalité mixte au secours du chirurgien stérile

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Solliciter des pairs, consulter les dossiers médicaux, s’appuyer sur un modèle de préparation de l’opération pensé en amont… Au cours d’un événement d’ampleur baptisé les « 24h de la chirurgie holographique », le chirurgien Thomas Grégory a présenté les usages du casque de réalité mixte HoloLens 2. Son but ? Prouver que les chirurgiens du monde entier peuvent l’utiliser.

HoloLens 2, un casque de réalité mixte au secours du chirurgien stérile

À défaut de vous permettre de voir la vie en rose, les lunettes de réalité mixte vous aident à en sauver. Les 9 et 10 février dernier, le casque HoloLens 2 a fait son show au cours d’un événement d’envergure mondiale, baptisé les « 24h de chirurgie holographique ». « Pendant 24h, 15 chirurgiens orthopédiques venus de 13 pays différents ont opéré à l’aide du casque de réalité mixte. Pour chacune de ces interventions, le chirurgien était en contact avec deux experts à l’autre bout du globe », détaille le chirurgien orthopédique Thomas Grégory qui, au travers de cet événement organisé avec l’APHP Avicenne, LaMSN, Microsoft et Evolutis Numérique, a souhaité démontrer que cette technologie était utilisable dans le monde entier.
 
Concrètement, il s’agit de quoi ? Développé par Microsoft, ce petit bijou de technologie lie la réalité augmentée à la réalité virtuelle. « Habillés de manière stérile pendant une opération, nous sommes privés de la révolution de l’information et de la communication. Ces lunettes de réalité mixte agissent comme le smartphone du chirurgien. Elles ont toutes les fonctionnalités d’un ordinateur », s’enthousiasme le Pr Thomas Grégory, directeur de l’équipe projet MOVEO de la Maison des Sciences Numériques (LaMSN) de la Sorbonne Paris Nord. Via des capteurs d’IA sensibles aux gestes et aux paroles, le chirurgien stérile interagit enfin avec le monde extérieur.
 
Une caractéristique qui permettrait d’améliorer la prise en charge du patient, à en croire ce convaincu. « Toutes les informations sont disponibles en temps réel. On peut consulter un médecin plus sénior, solliciter un praticien d’une autre spécialité, contacter l’infirmière de régulation pour savoir si le prochain patient est descendu, jeter un œil à l’imagerie ou au dossier du patient… », énumère-t-il. Autre atout non négligeable : cet outil permettrait également de s’appuyer sur des modèles d’opérations préparés en amont. « Par exemple, on peut planifier le positionnement d’une prothèse sur une anatomie particulière. J’ai le modèle 3D devant moi, et je peux comparer avec ce que je suis en train de faire », détaille-t-il.
 
Des atouts que le chef de service de chirurgie orthopédique et traumatique de l’Hôpital Avicenne de Bobigny met à l’épreuve chaque semaine dans son bloc opératoire. Il y a trois ans, cet amateur de nouvelles technologies est devenu le premier chirurgien à s’en emparer. « En 2017, j’ai réalisé la première chirurgie assistée d’un casque de réalité mixte », se souvient-il. Depuis, la technologie a évolué. « Les capteurs sont plus performants, plus intuitifs. Fort de cela, nous sommes devenus le premier service à l’utiliser de façon quotidienne sur toutes nos interventions chirurgicales ».
 
Une hégémonie qui ne devrait cependant pas durer. Outre bousculer le bloc opératoire, le casque HoloLens 2 présente un autre intérêt : son coût !  « Un HoloLens, c’est 3 500 euros. C’est cher, mais ce n’est rien comparé à un robot chirurgien ». Sans oublier que la formation à cet outil semble presque être une formalité. « 72h suffisent pour le prendre  en main de manière suffisante ». Des spécificités qui ont déjà attisé l’intérêt du monde médical. « Petit à petit, j’ai des chirurgiens du monde entier qui me contactent pour savoir comment ils peuvent utiliser la réalité mixte dans leurs blocs opératoires »
 

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