Grève illimitée des PH : Toujours debout !

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Trois semaines après le début de la grève illimitée des praticiens hospitaliers, la colère continue de gronder. Selon le Président de l’InterSyndicale APH, on dénombrerait environ 10 à 15 % de grévistes actifs.  

Grève illimitée des PH : Toujours debout !

Cela fait trois semaines qu’ils sont vent debout. Le 11 janvier dernier, la grève illimitée des praticiens hospitaliers débutait aux quatre coins du pays. Un mouvement d’ampleur porté par une ribambelle de syndicats chaque lundi. SNPHAR-E, Jeunes Médecins, Syndicat National des Médecins Hospitaliers, Actions Praticiens Hôpital, AMUF … Tous y vont de leurs voix. « La mobilisation ne fléchit pas », nous indique le Dr Jean-François Cibien, président de l’InterSyndicale APH.
 
Ce qui nourrit leur colère ? La fusion des trois premiers échelons de la grille d’ancienneté favorisant les primo-nommés au détriment des praticiens déjà en poste. « La perte de quatre ans d’ancienneté est quelque chose de très mal vécu. Beaucoup de jeunes se posent la question de partir. D’autres l’ont fait », constate Jean-François Cibien. Une revendication portée en étendard qui se mêle à l’épuisement des professionnels. « Ce que nous souhaitons, c’est la reconnaissance du temps de travail des praticiens hospitaliers », résume-t-il.  
 
À l’heure actuelle, les couloirs des hôpitaux seraient d’ailleurs emplis de grévistes. « Nous sommes environ 10 à 15 % de grévistes actifs », assure le syndicaliste. Selon lui pourtant, il ne s’agirait d'ailleurs là que de la face visible de l’iceberg. « Je suis gréviste, mais je vais travailler toute la journée. Certains établissements ne nous comptabilisent pas », indique-t-il. Et d’ajouter : « Pourtant, c’est plus que du mécontentement quand vous avez 40 % des PH qui font grève pendant une heure ».
 
Pour tenter de peser un peu plus sur les institutions, plusieurs milliers de praticiens auraient d’ailleurs décidé de passer par la case recours. « De nombreux recours gracieux individuels ont été adressés par des praticiens contre les arrêtés de reclassement issus de ce décret », détaille le Centre National de Gestion des Praticiens Hospitaliers, ce 25 janvier. « Le CNG indique qu'il y en 8 000. Nous, nous en avons comptabilisé entre 11 et 15 000 », assure Jean-François Cibien. 
 
Une initiative également accompagnée d’une pétition lancée le 18 janvier dernier par la SNPHARE. Ouverte à tous, elle recense déjà près de 33 000 signatures. « En pratique, le Ségur […] refuse de reconnaître les compétences et l’investissement de plusieurs générations de praticiens hospitaliers, ceux-là mêmes qui maintiennent l’hôpital public en vie depuis plusieurs décennies », y écrit le syndicat, qui clame sa grogne depuis de long mois.
 
Malgré le soutien massif, APH – qui a déposé un nouveau préavis de grève illimitée le 25 janvier – nous indique que battre le pavé n’est pourtant pas à l’ordre du jour.  « De par la propagation de la Covid-19, nous ne pouvons pas pousser quiconque à aller manifester dans la rue », souligne le Président. Non, c’est désormais la toile qui devrait devenir le terrain privilégié de leur colère. « On est en train de mettre en place la virtualisation de la grève », assure Jean-François Cibien.  Affaire à suivre… en ligne ?
 

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