François Bourdillon et Santé publique France, c’est fini !

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Le premier directeur de Santé publique France, créée en 2016, quitte ses fonctions après trois années de bons et loyaux services.

François Bourdillon et Santé publique France, c’est fini !

Quelle carrière peut-on espérer après un DES de santé publique ? Pour répondre, allons voir chez François Bourdillon. Le directeur de Santé publique France tire sa révérence après trois années à la tête de cette agence nationale qu’il a participé à créer.

Revue d’agences

Après un début de carrière centré sur la médecine tropicale, il se reconvertit en santé publique dans les années 1990. Responsable de la mission Sida à la direction des hôpitaux, conseiller technique au cabinet ministériel au début des années 2000 avec Bernard Kouchner, professeur de santé publique à Paris 6, puis directeur de l’Inpes et de l’InVS (1) après être passé par le Conseil national du Sida (CNS), l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) ou encore le Haut conseil de la santé publique (HCSP)… Il devient en 2016 le premier directeur de la nouvelle agence nationale dont Marisol Touraine avait acté la création dans sa loi de santé.

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Une agence qui, en plus de l’Inpes et de l’InVS, rattachait également l’Eprus (2), pour former une nouvelle agence sur le modèle des Centers for disease control (CDC) américains, ou du Public health England. Sa mission : surveiller et prévenir. Surveiller la santé de la population, garder un œil sur les risques sanitaires, mettre en place des politiques de prévention…

La prévention, ça marche ?

Au cours de ses trois années de mandat, François Bourdillon a insisté avec ses équipes sur la mission préventive de l’agence. Avec trois chantiers majeurs : la vaccination, le tabagisme, et l’alcool. Pour les deux premiers, force est de constater que le travail semble avoir porté ses fruits, avec une hausse du taux de vaccination (stimulé par l’extension de l’obligation vaccinale) et une diminution de 1,6 million de fumeurs en deux ans. « J’ai eu l’immense bonheur de vivre cela ! C’était un engagement personnel très fort à mon arrivée à l’agence », a-t-il déclaré le 4 juin lors du discours d’ouverture des Rencontres de Santé publique France.
 
Sur l’alcool, le bilan semble plus mitigé, alors que la loi Evin a été assouplie, et que l’impact des campagnes de prévention semble encore limité. Pour l’alimentation, il faudra encore attendre, notamment les résultats de l’installation chaotique du NutriScore.

What’s next ?

Alors que le premier président de Santé publique France se retire, son bébé annonce ses perspectives d’avenir : insister sur la prévention des quarantenaires, afin de limiter les facteurs de risque (diabète, HTA, dyslipidémies), ou encore étudier les causes environnementales (pesticides, perturbateurs endocriniens, etc.).
 
Le tout, en gardant en tête une donnée essentielle que François Bourdillon n’hésite pas à mettre en avant, sans tabou : la notion économique des politiques de santé et le retour sur investissements. Avec une philosophie simple : la prévention, ça coûte cher, mais beaucoup moins que des traitements aigus et chroniques. Ce qui est aussi valable d’un point de vue humain.
 
Retrouvez le Consult' de François Bourdillon

(1) Institut de veille sanitaire (InVS)
Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)
(2) Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus)

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