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« Ça fait 30 minutes que j’attends mon ordonnance ! », crie le Dr Marc Busche, dans la peau d’un patient en colère.
Lorsque sa collègue, qui endosse le rôle d’une infirmière, lui ordonne de s’asseoir, il la frappe au visage. Un coup qu’elle arrive à bloquer, au bout de quelques répétitions.
Autour d’eux, les employés de l’hôpital prennent en note les conseils que leur inculque Marc Busche : garder la distance, placer ses mains devant son visage, rester stable sur ses appuis.
Le médecin n’est pas seulement chef de service de chirurgie plastique, il pratique également les arts-martiaux depuis plus de 30 ans.
Hausse des violences dans la région
« Le climat à l'hôpital est devenu plus tendu ces dernières années », dit-il à la chaîne allemande Taggeschau24. Les patients ou leurs proches deviennent par exemple agressifs parce qu'ils trouvent les délais d'attente aux urgences trop long.
Les services de sécurité dans les hôpitaux sont utiles, mais ils mettent trop de temps à intervenir en cas d’éclat soudain de colère d’un patient.
C’est pourquoi le centre hospitalier de Leverkusen propose des formations de protection contre la violence depuis environ deux ans. Initialement destinés au personnel des urgences, les cours s'étendent désormais à tous les employés.
Les statistiques policières montre effectivement une augmentation nette de la violence dans les hôpitaux de la région (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
En 2019, 1 218 actes de violence étaient recensés dans les hôpitaux de la région. L’an dernier, ce chiffre est monté à 1 705, selon la chaîne allemande.
Récemment, une attaque violente à Essen (à 60 kilomètres au Nord de Leverkusen) a fait les gros titres, car six employés d'un hôpital ont été blessés.
Ces nouvelles sont suivies de près par les employés de l'hôpital de Leverkusen, explique Alissa Gallo, qui travaille « en première ligne » à l’accueil des urgences.
« Nous en parlons souvent en équipe et nous avons peur que cela nous arrive aussi un jour », dit-elle, racontant recevoir fréquemment des insultes et des menaces dans son quotidien. Elle aurait même reçu un crachat d’un patient pendant son service.
Les cours de self-défense du CH de Leverkusen n’apprennent pas seulement à se protéger des coups, l’étranglement et l’attaque à l’arme blanche sont aussi abordés.
Si les employés considèrent cette formation utile dans leurs locaux, ils en déplorent néanmoins qu'elle soit à ce point nécessaire.