
© Midjourney X What's up Doc
Pour Luigi Takacs, représentant CGT, le constat est sans appel : « Dans chacun des dossiers, un même médecin du travail du service STCS de Cholet est impliqué ».
Les salariés abordent la médecine du travail dans l’espoir d’une écoute, d’un accompagnement vers un retour à l’emploi adapté. Or, selon plusieurs témoignages, la réalité serait tout autre.
« On pense qu'on aura une écoute, un soutien et c'est pire : on se fait casser, on vous dit que le cabinet n'est pas le bureau des pleurs, que vous êtes paranoïaque ou que vous souffrez de troubles de la personnalité... », témoigne un salarié passé par le service, rapporte le Courrier de l'Ouest.
À la clé, le plus souvent : un avis d’inaptitude sans solution de reclassement. Une logique qui interroge sur le rôle fondamental du médecin du travail.
Une question d'éthique
Pour la CGT, le problème est structurel : « Un médecin du travail doit au contraire défendre le maintien au travail en plaidant des adaptations, des restrictions médicales et de la prévention. »
Or, les dossiers étudiés révèlent un autre schéma. Dans certains cas, « l'avis d'inaptitude était déjà rédigé avant la visite médicale. » Dans d’autres, le contenu de cet avis est modifié « après un échange de mail avec l'employeur », sans nouvelle rencontre avec le salarié concerné.
Des pratiques qui posent une question éthique centrale : où se situe la frontière entre expertise médicale indépendante et collusion avec l’employeur ?
Les griefs des plaignants ne s’arrêtent pas aux seules décisions médicales. Ils dénoncent également « l'absence d'écoute et d'empathie », et « une attitude méprisante » lors des entretiens.
Le collectif de salariés a saisi le Conseil départemental de l’Ordre des médecins. « L'Inspection du travail a été alertée il y a 15 jours et une conciliation doit avoir lieu au Conseil de l'Ordre des médecins », précise Luigi Takacs.
L’objectif ? Que le médecin concerné soit rappelé à ses obligations déontologiques : impartialité, indépendance, bienveillance. Et, espère le syndicat, « qu'il se rende compte du mal qu'il a fait et qu'il s'excuse. »
Pour rappel, le Code de déontologie des médecins est sans ambiguïté : le médecin du travail reste médecin avant tout. Il est tenu au respect du secret médical, à l’indépendance de son jugement et à la protection de la santé physique et mentale des travailleurs.
Sollicité par Le Courrier de l’Ouest, le directeur du STCS, Michel Bruand, a décliné tout commentaire. Le Conseil de l’Ordre, lui, n’a pas répondu aux sollicitations.
A voir aussi

Hôpital Sud Ardennes : redémarrage des blocs opératoires sous haute vigilance de l'ARS

Faux diagnostics, vrais risques : la Société de Dermatologie alerte sur les cabines de dépistage en libre accès

Hanche, genou... Bientôt les chirurgiens orthopédistes ne pourront plus opérer, faute de prothèse
