L'Académie de médecine veut renforcer le rôle du médecin du travail contre la Covid19

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L'Académie nationale de médecine vient de publier un communiqué en vue du renforcement du rôle du médecin du travail, dans le cadre de la reprise de l'épidémie de Covid19. Mais c'est faire fi de l'actuelle pénurie dans cette spécialité...

L'Académie de médecine veut renforcer le rôle du médecin du travail contre la Covid19

L’Académie de médecine, comme l’ensemble des institutions, prend conscience de la reprise de la pandémie de Covid19 et y va de ses solutions. Elle prône, dans un récent communiqué, le renforcement du rôle du médecin du travail. Constatant que «  26% des foyers de Covid-19 signalés en métropole et dans les DOM-TOM sont apparus dans les entreprises, hors établissements de santé », l’Académie rappelle que le « rôle du médecin du travail est fondamental dans ce contexte pandémique : protéger les personnes les plus vulnérables par son action clinique et réduire la circulation virale par son action technique ».
Ainsi, le médecin du travail peut optimiser l’aptitude au poste de travail des travailleurs « suivant leur état de santé, en préconisant des aménagements de poste, des restrictions temporaires, l’octroi de matériels spécifiques, le port obligatoire du masque dans certains postes de travail, voire le maintien à domicile ».
Dans le cadre de son activité clinique, le médecin du travail peut aussi prendre en charge « les salariés potentiellement contagieux vis-à-vis de leurs collègues et du public ». Il peut aussi collaborer avec l’ARS pour « la recherche des personnes contact et la conduite des enquêtes épidémiologiques ».
In fine, l’Académie de médecine veut faire jouer au médecin du travail un réel rôle de conseiller sanitaire auprès des chefs d’entreprise, « pour l’identification des postes de travail exposant aux risques de contamination par le SARS-CoV-2, l’adaptation des mesures déjà recommandées lors de la sortie du confinement et la facilitation de la communication auprès du personnel ». De bonne résolutions qui risquent néanmoins d’être confrontées au principe de réalité. En effet, lors d’une question écrite au Sénat, Éric Bocquet, sénateur, rappelait au ministère de la Santé la pénurie criante de médecins du travail. « Notre pays ne compte que 4 858 médecins du travail pour 18 millions de salariés dans le secteur privé. Bien trop peu pour qu'ils mènent à bien leurs missions et une vraie médecine préventive. En dix ans, notre pays a perdu 30 % du nombre de médecins du travail et aujourd'hui, 75 % des médecins du travail ont plus de 55 ans. Sans compter la dévalorisation de cette fonction qui manque cruellement de moyens, est souvent sous pression et la crise de vocation qui en découle. Il y a en moyenne plus de 300 départs pour moins de 100 entrants par an en médecine du travail. » 

 

 

 

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